- SevenGates n’est pas ce qu’on peut appeler un leader de la scène Métal.
Le groupe est jeune puisque sa formation date de 1999 et il n’avait jusqu’ici à son actif qu’une démo éponyme datant de 2000 et un opus datant de 2002 dénommé Unreality. Ces italiens, qui ont longtemps joué des reprises d’Helloween, de Gamma Ray, d’Iron Maiden, de Manowar et de Stratovarius n’ont pu jusque-là percer, même dans leur pays d’origine, malgré un line-up stable, gage habituel de santé et donc de montée en puissance. La faute en grande partie à des problèmes de production mais nous y reviendrons…
- SevenGates n’a pas sorti avec sa seconde œuvre ce qu’on peut appeler une bombe à fragmentations sonores d’une rare originalité.
A l’écoute de ce The Good And The Evil se ressentent tour à tour, les influences de leurs groupes de prédilection, ce qui peut attirer l’amateur de cavalcades guitaristiques (Maiden), de chants guerriers (Manowar), de Power Metal ou de Jump Metal à la teutonne (Gamma Ray ou Helloween) et de Métal Mélodique (Stratovarius). Démarche engageante peut être, mais dangereuse si la digestion ne peut se passer de bicarbonate, ce qui est malheureusement le cas ici. Et point de trousse à pharmacie à l’horizon…
- SevenGates ne possède pas ce qu’on peut appeler une imagination débordante pour trouver des titres de chansons sortant de l’ordinaire ni des paroles accrocheuses.
Tâtez donc un peu de ces quelques exemples magnifiques que sont Vengeance, The Dragon Kiss, Honour And Pride, Freedom, j’en passe et des plus tordantes… Quant aux paroles… demandez à votre petite fille de huit ans de les écrire, elle supplantera les talents de nos amis Florentins !
Alors oui, de ci-de là, nous découvrons une mélodie intéressante, le très Maidenien I Don’t Believe ou Honor And Pride, un solo qui éveille (non pas les sens mais) un sens ou deux (The Dragon Kiss), une rythmique d’entrée de titre (Ride The Wild) et, et… et bien c’est tout, désolé.
Mais pour ces quelques rarissimes éléments sympathiques, que de trépidantes cavalcades ringardes (Message To The Stars), de hoo ho ho vieux comme un disque d’Heavy Load (souvenez-vous du bidonnant Death Or Glory de 1982, quelle pochette fabuleuse !...), de vocaux hauts perchés à chanter en partant au combat, aspergé de ses plus capiteuses senteurs naphtaliennes, dans sa peau de bête mitée la francisque à la main (Cry Of Efestus), d’envolées au synthé que n’aurait pas renié Rémy Bricka s’il avait pu en porter un en bandoulière (Freedom et Honor And Pride, ha écoutez le magnifique bip-bip à 2’30 !...), de chœurs à un balle (Freedom encore) sortis de la première démo d’Eric Adams et de Ross the Boss quand ils étaient à la maternelle, bref, n’en jetez plus, sa cour est pleine !
- Mais SevenGates est néanmoins doté de ce qu’on peut appeler une particularité.
En effet, faute d’avoir trouvé une boîte de prod, ces habitants de la Botte ont mis à disposition leur œuvre en téléchargement gratuit (ou presque car là non plus ils ne sont pas très clairs) sur le Web, dégoûtés que les cols blancs du business veuillent les presser comme des citrons.
Vous l’aurez deviné, les écoutes répétées de ce disque pour accoucher littéralement de cette chronique furent un vrai supplice… à définitivement réserver aux orques sourds de la Terre du Milieu.