Rares sont les groupes ayant réussi à s’installer au panthéon de leur style après seulement 2 albums. C’est pourtant le cas d’Autograph qui, après avoir marqué les esprits avec ses précédents brûlots aux incontournables singles, revient aux affaires avec ce « Loud And Clear » attendu au tournant. En effet, un succès rapide va souvent de paire avec une dégringolade proportionnelle, et nombreux sont ceux à pronostiquer ce sort aux petits princes du Hard FM US.
Et pourtant, le gang de Plunk a vite fait de marquer son territoire dès les premières notes dégainées à toute vitesse par Steve Lynch en introduction du titre éponyme, le tout sur fond de frappe de mule signée Keni Richards. Et c’est parti pour 10 titres d’un Hard FM classe et varié. Et si le style imposé par Autograph sur ses précédents opus reste fortement reconnaissable en flirtant parfois avec l’Aor, le quintette n’hésite pas pour autant à s’aventurer sur des routes où il peut accélérer le rythme. Et les bougres appuient sur le champignon avec une parfaite maîtrise, symbolisée par les descentes de manche de Steve Lynch, toutes plus réussies les unes que les autres. A ce titre, « She’s A Tease » regroupe toutes ces données avec un solo qui fait mouche sur un morceau dont le tempo enlevé rend le style du groupe encore plus efficace. Autre moment fort d’un album qui n’en connaît pas de faible, « Down ‘N Dirty » voit le combo s’appuyer sur la frappe de bûcheron du père Richetti pour nous proposer un hymne percutant au refrain immédiat et obsédant.
Mais Autograph réussit à parfaitement trouver l’équilibre lui permettant de pouvoir prendre quelques risques sans déboussoler sa fan-base. C’est ainsi que les membres de cette dernière se délecteront des titres plus classiques par rapport à son répertoire précédent. Que cela soit le festif « Dance All Night » au refrain inoubliable, enrobé de claviers ensoleillés ou le plus glamisant « She Never Looked That Good For Me », le style Autograph à base de mélodies FM, de refrains calibrés et de chœurs aux harmonies efficaces, reste parfaitement reconnaissable.
Enfin, les 5 peroxydés, font également preuve d’une maîtrise sans faille lorsqu’il s’agit de faire vibrer la corde sensible, que cela soit avec la ballade « Everytime I Dream », à la fois émouvante et veloutée, sur le mid-tempo soutenu « More Than A Million Times », ou même sur un « Just Got Back From Heaven » au refrain popisant du meilleur effet.
Ceux qui comptaient sur un relâchement d’Autograph en seront donc pour leur frais, car c’est bien d’un incontournable du Hard FM que ce dernier vient d’accoucher. Il est rare de voir un groupe réussir le mélange parfait entre tradition et évolution dès son troisième album, mais c’est pourtant ce que le quintette a réussi. Et même si la suite donnera à ce diamant finement ciselé, des allures de chant du cygne, ceci ne doit pas pour autant nous empêcher de déguster avec gourmandise ces 10 titres qui ne souffrent d’aucune baisse de régime.