ARTISTE:

GENESIS

(ROYAUME UNI)
TITRE:

WHEN IN ROME

(2008)
LABEL:

VIRGIN

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
"Si vous aimez Genesis, ce DVD vous donnera du plaisir et de la tristesse car c'est la dernière pierre d'un édifice construit en quarante ans qui est posée ici."
PROGGI (08.07.2008)  
5/5
(1) Avis des lecteurs (1) commentaire(s)

Il est à la fois fascinant et déstabilisant de chroniquer ce qui constitue la dernière œuvre d'un groupe que l'on suit depuis plus de 30 ans et que l'on a chéri pendant tout ce temps, avec quelques désaccords, mais toujours avec tendresse. Car "When In Rome" est le dernier document enregistré par Genesis. Etant donné la retraite de son Front Man Phil Collins, il y a fort à parier qu'on ne les reverra plus. Peut-être aurons-nous un témoignage de la partie nord-américaine de cette tournée d'adieux… ?

Pour ces représentations (Phil Collins ne veut pas entendre parler de tournée), la production a mis les petits plats dans les grands, avec une scène géante (68 mètres de large apprend-on dans les bonus), le plus grand écran vidéo du monde, et un budget qui semble mettre à l'aise le responsable des effets spéciaux. Soyez en sûrs, ça se voit à l'écran, pour notre plus grand plaisir. 3 DVD pour nous montrer tout cela ! Eh oui, car le concert est long, mais surtout chaque titre se voit doté d'un ou plusieurs petits bonus dans lesquels il est question du morceau (on appuie sur sa télécommande lorsqu'un petit logo apparaît et on voit le bonus). Et comme la qualité de l'image n'est pas en reste, il a fallu 2 DVD pour le concert, le troisième constituant une sorte de making-of de près de 2 heures intitulé "Come Rain Or Shine".

Parlons d'abord du concert, le dernier de la partie Européenne de la "tournée". Tout un symbole quand on sait l'amour qu'a toujours porté l'Italie à Genesis, qui est le premier pays à avoir reconnu Peter Gabriel et ses comparses comme un grand groupe, et que la formation a toujours honoré en retour. Un public incommensurable, presque à l'infini, se masse au pied de cette scène protéiforme. L'écran diffuse une image tantôt prise en direct, tantôt une vidéo d'illustration créée pour l'événement, sans parler des effets de lumière à l'écran et autour. On en prend plein la vue.

Une intro pêchue, instrumentale, "Dukes Intro", nous accueille. Le concert sera une longue suite de moments forts, pas forcément un best of, mais des titres qui de toute évidence plaisent à leurs auteurs avant tout. Le final de "No Son of Mine", l'allant de "Land Of Confusion" nous amènent au premier moment "ancien". "In The Cage" suivi du meddley instrumental "Cinema Show" et "Dukes Travel". Fort, très fort ! Phil Collins reste avant tout un grand batteur, et il a de temps en temps des séquences pour nous montrer ce talent immense qu'est le sien. Même un peu usé, il nous régale derrière ses fûts, et ses comparses peuvent jouer en toute quiétude sur ce matelas de rythmique incomparable. Le tout s'enchaîne avec "Afterglow", seul titre de Wind and Wuthering.

Première pause avec "Hold On My Heart" dont on découvre dans les bonus la difficulté qu'il y a à chanter ce titre. Lors de la sortie du CD de la même tournée, échantillonnage des différents concerts européens, beaucoup s'étaient offusqués du fait que les morceaux étaient baissés d'un ½ ton. On découvre dans ce DVD que la quasi-totalité des titres sont baissés, souvent d'au moins un ton, et qu'ils font cela depuis toujours. On y apprend d'ailleurs qu'Elton John a baissé Pinball Wizard de 5 tons pour pouvoir le chanter sur scène ! Le sujet de la tonalité est récurrent dans les mini bonus dispensés lors du concert.

"Home By The Sea" précède un "Follow You Follow Me" touchant. Non pas directement musicalement, mais la vidéo qui l'accompagne est une illustration en mode fil de certaines pochettes de disques du groupe qui résument en 4 minutes 40 ans de carrière. J'ai eu quelques frissons en voyant la jeune fille de "Nursery Cryme" jouer au cricket avec une tête… et le clochard dormir sur un banc. A noter que c'est Phil Collins qui bat sur ce titre, à la demande de Mike Rutherford, qui préfère le style de Collins à celui de Chester Thompson.

S'ensuit un nouveau moment fort avec la partie instrumentale de "Firth Of Fifth", dans laquelle tout le monde aimerait entendre Steve Hackett. Mais nous sommes habitués, depuis 30 ans, à la prestation ô combien honorable de Daryl Stuermer qui répond encore une fois présent. Et on enchaîne avec "I Know What I Like", non rallongé comme il fut de mise pendant une longue période.

Changement de disque.

"Mama", classique des concerts depuis sa création, toujours spectaculaire. Chester Thompson, dont la discrétion légendaire ne l'empêche pas de battre comme un sourd sur ce titre, est fidèle à lui-même. Précis, sobre (c'est Phil Collins qui fait toutes les fioritures), et imperturbable.

Partie nostalgie avec "Ripples", seul passage avec guitares acoustiques, qui n'a pas eu souvent les honneurs du concert. "Throw It All Away" précède ensuite "Domino", dominé (sic) par son intermède instrumental. Le célèbre duo de batterie débute sur des tabourets (vous trouverez l'histoire de ce duo dans les bonus du titre) pour se terminer sur les batteries. L'enchaînement avec "Los Endos" est toujours aussi réussi, et le frisson revient. Difficile de rester de marbre en écoutant ça ! Un des sommets de ce concert.

"Tonight, Tonight, Tonight" et "Invisible Touch" terminent la prestation. Le choix de ce dernier est dû au côté convivial du refrain, permettant une union plus importante avec le public.

Le rappel nous offre "I Can't Dance" et un très émouvant "Carpet Crawlers", hommage au Genesis que l'Italie a tant soutenu, et que Phil Collins introduit avec émotion. Un grand moment pour fermer à jamais un grand concert. Genesis nous a offert ces concerts parce qu'ils pensaient que c'était le moment, et les fans les remercient parce que c'est le moment de le faire.

Une fois le concert terminé, la petite larme écrasée, il reste à visionner le documentaire "Come Rain Or Shine". Inutile de vous le conter par le menu, ce serait trop long et ça dévoilerait une partie du plaisir. Néanmoins, je ne résiste pas à l'envie de vous raconter le contraste entre cette machine absolument gigantesque qu'est l'organisation de cette tournée et la difficulté qu'a ladite organisation à trouver une personne capable d'appuyer sur un bouton pour lancer les vidéos (c'est le fil rouge de la moitié du documentaire). C'est humain à en pleurer ! Impossible de passer sous silence la vraie amitié qui unit les musiciens (les 5) et celle encore plus forte entre les 3. Phil Collins avoue avoir longtemps apprécié modérément Tony Banks, ce que les fans savaient, et l'apprécier au plus haut point aujourd'hui, lui avouant même son admiration à la fin du concert de Katowice. Phil Collins qui nous explique sa retraite à venir par le besoin irrépressible de vie de famille, comme l'a fait récemment Michael Sadler (Saga). On y apprend de nombreuses informations dont une au sujet de "The Lamb Lies Down On Broadway" que je vous laisse le plaisir de découvrir... Le tout est sous-titré, bien sûr !

Si vous aimez Genesis, et que vous ne cédez pas aux débats sans fin sur les avec-sans Peter Gabriel, ce DVD vous donnera du plaisir et de la tristesse, car c'est la dernière pierre d'un édifice construit en quarante ans qui est posée ici. J'ai vu Genesis à maintes reprises en concert tout au long de ma vie, jamais avec Peter Gabriel, et j'ai revu dans ce DVD des moments de cette vie. Merci à vous Messieurs pour ce que vous avez fait. Chapeau bas !


Plus d'information sur http://www.genesis-music.com





LISTE DES PISTES:
01. Dukes Intro
02. Turn It On Again
03. No Son Of Mine
04. Land Of Confusion
05. In The Cage (Cinema Show - Dukes Travels)
06. Afterglow
07. Hold On My Heart
08. Follow You Follow Me
09. Firth Of Fifth
10. I Know What I Like (In Your Wardrobe)
11. Mama
12. Ripples
13. Throwing It All Away
14. Domino
15. Conversations With 2 Stools
16. Los Endos
17. Tonight, Tonight, Tonight
18. Invisible Touch
19. I Can't Dance
20. Carpet Crawlers

FORMATION:
Chester Thompson: Batterie
Daryl Stuermer: Guitares / Basse
Mike Rutherford: Guitares / Basse
Phil Collins: Chant / Batterie
Tony Banks: Claviers
   
(1) AVIS DES LECTEURS    
REALMEAN
29/06/2013
  0 0  
3/5
L’opportunité de publier un album live n’est jamais acquise par avance, aussi exceptionnelle que la tournée correspondante ait pu être. Un concert, c’est un spectacle vivant, direct, qui n’emportera plus la même magie une fois enregistré, et qui ne s’adressera pas forcément au même public. Tout cela, il faut en tenir compte au moment de la décision d’une mise en galette.
Alors d’accord, on parle ici de la tournée d’adieux de Genesis, et tout de même, ce n’est pas rien. Les aficionados de toujours auraient sans doute mal compris qu’un ultime album ne vienne couronner l’événement.
Pour ma part, je reste un peu sur ma faim malgré l’excellence de l’interprétation, tant les recettes de ce live sont proches de celles déjà employées avec Three Sides Live et The Way We Walk : le choix des morceaux, les remix réchauffés, les versions ludiques d’ "I know what I like" et d’ "Invisible touch". J’aurais aimé par exemple un medley totalement inédit, une ou deux perles génésiennes d’autrefois rarement enregistrées en concert (on a droit à "Ripples", tout de même), une interprétation d’un "Small Talk", d’un "Congo" ou d’un "The Dividing Line" par Phil Collins… (notons au passage que l’identité typographique du Genesis de Calling All Stations disparaît, pour revenir à celle de We Can’t Dance). Bref, un peu plus d’audace ne m’aurait pas déplu ! Mais, comme il convient ici de noter l’image en même temps que le son, je miserais au moins sur un honorable 7/10, presque 8 par moments, en raison de l’intérêt que l’on peut accorder aux effets spéciaux. Le spectacle se laisse regarder sans ennui ; on peut regretter que l’ami Tony soit aussi peu expansif (c’est pas un scoop, ok !), et que Phil Collins distille sa prestation vocale avec une telle application qu’il en oublie d’insuffler la plus-value du petit grain de folie nécessaire à la scène, sur les enregistrements du premier dvd. Il se lâche davantage sur le second. Mike Rutherford s’adjuge quant à lui la palme de la décontraction, accompagné à la basse par Daryl Stuermer, avec lequel on ressent une réelle complicité festive.
Le documentaire en bonus m’a paru un peu long, c’est le prix à payer pour disposer de cette multitude d’informations sur les coulisses proches et lointaines de la tournée ; il atteste efficacement de la difficulté que peut rencontrer la mise sur pied d’un projet semblable.

En résumé, When in Rome n’est pas indispensable si vous disposez déjà des épisodes scéniques antérieurs, mais dans le cas contraire, il vous offrira une belle synthèse, avec la dimension visuelle en plus.
Ses atouts : une interprétation assurée sur l’ensemble des titres (on regrettera toutefois les moments « précipités », comme "Domino", où le spectacle semble vouloir caser le maximum en un minimum de temps), beaucoup d’énergie, un enregistrement sonore de très bonne qualité, et une réalisation visuelle attrayante. Et puis, c’est la clôture génésienne, tout de même !
Les moins : un concert qui surfe beaucoup trop sur la vague de The Way We Walk, et un Tony Banks passablement léthargique.
Il en reste que reformer Genesis autour d’une tournée, 10 ans après Calling all Stations, et surtout plus de 15 ans après We Can’t Dance, était tout sauf anodin.
Comme le dit Proggi, bravo messieurs pour ce tour de force, et un vibrant merci pour l’œuvre accomplie, gigantesque, à jamais inscrite dans la légende du rock progressif.
7,5/10

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(1) COMMENTAIRE(S)    
 
 
ADRIANSTORK
28/04/2014
  0
Je ne sais pas qui tu es Proggi, mais ta chronique est très riche.
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LECTEURS:
4.3/5 (6 avis)
STAFF:
4/5 (3 avis)
MA NOTE :
 
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