‘Goodbye Diana’ est un jeune groupe montpelliérain qui s’essaye à une forme particulière de rock progressif instrumental : une sorte de « math-rock », en raison de son caractère assez répétitif et alambiqué, tout en revêtant une couleur un peu vintage au niveau des sonorités. ‘Odds and Ends’ est le premier « vrai » album du quartet qui fait suite à un premier effort intitulé ‘Mobilhomme’.
Deux guitares, une basse et une batterie : mais que peuvent-ils nous proposer avec ce line-up ? Hé bien, pas grand-chose… En effet, l’écoute de cet album laisse une impression de « bloc ». Honnêtement, presque tout se ressemble, rien de marquant ni d’entraînant ne se distingue. On assiste finalement à de nombreux endroits à une sorte de collage de riffs et de breaks. La mélodie est peu présente : avec moi, ça ne fonctionne vraiment pas, malgré le fait qu’il y ait quelques bonnes idées ci et là…
Le principal défaut de cet album semble être ce manque de lignes mélodiques. C’est assez linéaire, mélodiquement parlant. C’est répétitif et cela manque de relief. Seule la structure rythmique apporte un peu de piment au propos musical mais cela ne suffit pas à capter l’intérêt… De manière générale, on attendrait volontiers du chant sur ce type de morceaux, cela donnerait très certainement du corps, un fil conducteur à ce collage de riffs. En effet, quand on fait le choix d’une musique instrumentale, cela suppose qu’on se propose de « raconter » quelque chose au niveau mélodique… Ici, c’est assez pauvre et lisse. Les lignes mélodiques se résument à des riffs répétés, déclinés, alambiqués, quelques arpèges livides : ça manque cruellement de couleurs. Pourtant, avec deux guitares, il y aurait de quoi faire… Celui qui s’en sort le mieux, c’est finalement le batteur qui se démène pour caler ses patterns sur les grattes.
Il y a certes un effort rythmique, mais pas mélodique… Par ailleurs, le son n’est pas terrible, en tout cas, pas propice à l’instrumental où par définition on ne fait qu’écouter les instruments (à l’inverse d’une musique chantée où l’on pourra se rattacher tour à tour au chant où à l’instrumentation) : la définition du son joue un rôle aussi important que les instruments… Ici, la batterie sonne « petite », « étouffée », avec un certain manque d’ampleur. La guitare se veut le plus souvent crunch, manquant de précision, même si parfois le drive est poussé un peu plus loin comme sur le titre ‘Nakednicknolte’ : l’un des titres les plus pêchus.
Le groupe semble également cultiver un goût pour les aspects dissonants, des petits phrasés atypiques ponctuant les rythmiques : c’est le cas des titres ‘Bargepole’ ou ‘Marwin’, mais l’effet est souvent moyen. Quelques titres proposent des incursions en son clair avec quelques arpèges dégageant peu de mélodie, sinon une ambiance : c’est le cas de ‘Cessero’ ou bien de l’introduction de ‘Tryphon’.
Neuf titres pour une durée totale de 34 minutes suffisent… Les titres sont courts, peut être car il n’y a pas grand-chose à dire. En tout cas, cette courte durée renforce l’idée d’un manque de variété… Par ailleurs, c’est un format qui fait « maquette », à l’image de la production. Comme je le disais précédemment, la musique doit selon moi raconter quelque chose : ici, ça ne parle pas, en tout cas ça ne ME parle pas, et même de longues écoutes à répétition n’y feront rien. L’apprivoisement ne se fera pas et cet album ne bercera pas mes neurones.