Nouvel all-star concept album issu du label AFM, voici X-World 5 ! Rien de bien enthousiasmant au demeurant quand on connaît le nombre de projets décevants de ce type qui foisonnent dans le monde métal en général… Tout est présent dans ce « New Universal Order » pour nous rappeler les clichés du genre : l’artwork, le concept nous situant dans un futur lointain en l’an 3006 exactement où les seuls 5 humains restants ont pour mission de sauver le métal… Ambitieuse mission dont sont en charge le line-up alléchant composé de Nils K. Rue au chant (Pagan’s Mind), Magnus Rosen à la basse (Hammerfall), Big Swede à la batterie, Andy LaRocque (King Diamond) et la surprise, Reeves Gabriel (Tin Machin, David Bowie).
Tous ces éléments réunis nous font bien évidemment craindre que le combo va nous gratifier d’un concept album heavy mélodique -aussi ambitieux que son thème de base- dans lequel l’auditeur est noyé sous un flot de riffs et autres soli hyper démonstratifs ! Et bien… non et pour vous en convaincre, il suffit de préciser qu’il faut attendre le 3e titre (« Charge to War ») pour entendre le début d’une ombre d’un solo ! En effet, le projet se fait fort de casser les règles établies et donc le schéma classique du concept album heavy mélodique maintes et maintes fois resservi pour lorgner vers le côté progressif du métal.
Et c’est donc tout naturellement qu’une attention toute particulière est portée sur les ambiances spatiales, les riffs qui s’avèrent moins linéaires qu’à l’accoutumé, des rythmiques entêtantes comparables à des marches militaires futuristes qui prennent le pas sur l’ensemble, au point de regretter par moment un manque de folie démonstrative… Un comble pour un genre musical d’ordinaire si concentré à descendre à la vitesse du son d’interminables soli. De sorte que seul le chant de Nils K. Rue peut faire réellement office de dernier ancrage aux origines heavy métal mélodique basique des membres du combo ! A cet égard, X-World 5 est un concept qui tiendrait plus du prog métal que du heavy métal mélodique et donc qui se rapprocherait plus d’un Ayreon époque « Flight Of The Migrator » sans la diversité notamment vocale de ce dernier, le chant de Nils K. Rue se limitant au seul registre du heavy mélodique !
Au final, le constat s’avère très mitigé ! D’un côté, on ne saurait que conseiller un album loin des codes en vigueur dans un style ultra sclérosé. Mais à l’inverse, trop occupés à vouloir établir un « nouvel ordre universel », les 5 aventuriers du futur risquent fort de décevoir une frange pure et dure d’un heavy métal mélodique basique.