ARTISTE:

URIAH HEEP

(ROYAUME UNI)
TITRE:

WAKE THE SLEEPER

(2008)
LABEL:

SANCTUARY

GENRE:

HARD ROCK

TAGS:
Epique, Old School
""
MARC M (16.07.2008)  
4/5
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Dix années ont passé depuis le dernier album studio en date de Uriah Heep, "Sonic Origami", bon album très varié, mais qui comptait quelques titres un tantinet trop orientés AOR pour les vieux fans du groupe. "Sea Of light" sorti trois ans plus tôt avait été l'album du renouveau… Mais apparemment, les ventes de "Sonic" avaient été particulièrement médiocres et le groupe a dû réaliser qu'il était finalement plus rentable de jouer sur leur passé, ce que nombre de fans sont les premiers à demander ! A l'instar des fans de Jethro Tull hurlant "Aqualung" d'un bout à l'autre de leurs concerts, une (grosse) partie des amoureux d'Uriah Heep veut entendre, encore et toujours, les mêmes vieux tubes issus des 5 ou 6 premiers albums du groupe. Et dans ce cadre, des compilations (dont une faite de vieux titres réenregistré avec Bernie Shaw) et nombre de DVD et de CD live très valables ont vu le jour pendant ces dix dernières années.

Avec "Wake The Sleeper", les choses sont différentes. L'album aurait dû sortir il y a près d'un an mais le rachat de la maison de disque du groupe (Sanctuary) par Universal a repoussé la sortie. La major a en outre décidé de faire les choses en grand avec une absence de promotion et une distribution française des plus minimalistes. Un fait d'autant plus navrant que le groupe vient d'accoucher d'un opus conçu pour donner aux vieux fans ce dont ils avaient envie : un certain retour au son du début des seventies, avec juste ce qu'il faut de puissance supplémentaire pour faire actuel, d'autant que les sons "vintage" ont la côte depuis pas mal d'années maintenant. C'est sans doute une bonne occasion pour Phil Lanzon de ressortir le bon gros son d'orgue Hammond B3 à roue phonique, omniprésent sur tout l'album. La basse volubile de Trevor Bolder est ronflante et bien présente dans le mixage. Le batteur/choriste Lee Kerslake a déclaré forfait il y a déjà un petit moment pour raisons de santé mais son remplaçant, Russell Gilbrook, au son à la fois puissant et feutré est très valable et lui aussi crédité aux chœurs. D'ailleurs, chez UH, tout le monde y participe depuis des années. Il est vrai que c'était l'une des marques de fabrique du groupe pendant la période la plus créatrice de leur carrière, vers 72-75, à l'époque de "Demons & wizards" et autres "The Magician's Birthday".

L'ouverture de l'album est à la fois surprenante et familière : le morceau éponyme est une sorte d'instrumental linéaire, rapide et épique où le groupe chante le titre sous forme de chœurs. "Overload" qui suit est un autre titre rapide nettement plus long, incluant quelques ralentissements et des riffs pachydermiques, où Mick Box assène un de ses fameux solos tourbillonnants distordus à la pédale wah wah, sa marque de fabrique, et même Phil Lanzon y maltraite son orgue sur la fin. Quand à nouveau retentissent l'Hammond, les chœurs et le même son très organique sur "Tears Of The World" à la mélodie inoubliable et au rythme enlevé, il devient clair que le groupe a décidé d'opérer une sorte de retour aux sources stylistique. A l'image de l'album, le son reste cohérent et globalement assez puissant tout le long du disque.

Pas de temps mort ici. Ce sont 50 minutes concentrées, sans remplissage. Petit regret : il peut se dégager une certaine impression d'uniformité car, dans les années 70, le groupe jouait souvent sur les contrastes avec des pièces très calmes (que de splendides ballades !), des morceaux dominés parfois par les guitares acoustiques ou la piano. Ce n'est malheureusement pas le cas ici. "Wake The Sleeper" n'est pas trop progressif non plus, même si plusieurs morceaux contiennent des changements de tempo, des cassures ou des montées en puissance. Ceci dit, toutes les mélodies sont fortes, les riffs souvent assez simples mais accrocheurs et, en fin de compte, Uriah Heep au faîte de sa gloire était avant tout un groupe qui privilégiait la mélodie. Pourtant, il reste possible de qualifier de "progressif" ce qui constitue le sommet de l'album, à savoir le long "What Kind Of God", une complainte de guerrier défait, lente et solennelle au départ, avec une envolée dramatique vers le dernier tiers, que Bernie Shaw (très en forme sur ce disque) chante de manière poignante. D'ores et déjà un des meilleurs morceaux du groupe ! Et comment éviter les superlatifs élogieux à propos du court mais épique "Ghost Of The Ocean" qui rappelle le célèbre " Easy Livin' " ?

Les cinq hommes ont probablement voulu donner une image résolument dynamique avec ce nouveau disque et non celle de vétérans ramollis. En effet, les trois derniers morceaux sont parmi les plus pesants. "Angels Walk With You", composé par Bolder, est assez nouveau pour le groupe, avec un riff menaçant et lourd qui rappelle les titres les plus heavy de Blue Öyster Cult. "Shadow" avec ses accords d'orgue martelés et son refrain scandé sent bon le premier album, et "War child" est une conclusion sombre et majestueuse, avec une mélodie orientalisante très accrocheuse.

"Wake The Sleeper" mérite bien son titre : voici un album à même de réveiller bon nombre de vieux fans et de relancer le succès d'un groupe en veine d'inspiration, plein d'énergie et doté d'une vraie personnalité.


Plus d'information sur http://www.uriah-heep.com/





LISTE DES PISTES:
01. Wake The Sleeper (3:35)
02. Overload (6:00)
03. Tears Of The World (4:47)
04. Light Of A Thousand Stars (3:59)
05. Heaven's Rain (4:18)
06. Book Of Lies (4:07)
07. What Kind Of God (6:39)
08. Ghost Of The Ocean (3:24)
09. Angels Walk With You (5:26)
10. Shadow (3:37)
11. War Child (5:07)

FORMATION:
Bernie Shaw: Chant
Mick Box: Guitares / choeurs
Phil Lanzon: Claviers / choeurs
Russell Gilbrook: Batterie / choeurs
Trevor Bolder: Basse / Choeurs
   
(1) AVIS DES LECTEURS    
METALNATURE
24/10/2008
  0 0  
5/5
On ne croyait plus à un tel retour. Plus de trente ans de patience, mais voici certainement le meilleur album d'Uriah Heep depuis la glorieuse période des années 70 et de David Byron. Il réussit à intégrer l'esprit et certaines sonorités de cette époque (orgue hammond) dans un métal qui sonne malgré tout moderne. Les touches progressives sont à nouveau présentes; Bernie Shaw n'a jamais chanté aussi bien et les compos sont des plus solides et variées. Incontournable dans la disco de Uriah Heep. Bravo!
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LECTEURS:
3.8/5 (5 avis)
STAFF:
4.2/5 (8 avis)
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