‘GuitarSnake’ ? Mais qu’est ce que c’est ? Mais qui c’est ? Non, ce n’est pas un super héro, fils illégitime d’un serpent et d’une guitare… Accouplement difficile me direz-vous. Ca ressemblerait à quoi d’ailleurs, une guitare à sonnette, ou un cobra à Floyd Rose ? Non, non, rien de tout ça... Guitarsnake, c’est simplement le pseudo historique d’un talentueux jeune guitariste de la région parisienne (de famille italienne), également cuisinier à ses heures. Avec ‘One Life is not Enough’, il nous sert son premier album, faisant suite à un précédent effort au travers d’une maquette (du même titre d’ailleurs).
‘Nico Notarianni’, de son nom (oui, c’est lui notre serpent), produit donc son premier album après avoir créé quelques années auparavant un groupe de métal prog nommé ‘Instant’ - qui n’a duré qu’un moment apparemment - et avoir participé plus récemment au sein de groupe ‘Sensitive to Light’.
Cet ovipare nous pond ici un album de musique instrumentale, fortement orientée guitare comme le laisse supposer le pseudo ‘GuitarSnake’. En effet, Nico a découvert très rapidement les standards de la six cordes alors qu’il étudiait encore la trompette : en première ligne Satriani, Malmsteen, Bettencourt… Autant dire que ces influences transpirent à divers endroits de sa musique ce qui est tout de même légitime dans la mesure où l’on est ce que l’on mange (rappelons qu’il est cuisiner également).
Nico nous propose un album réalisé seul, de manière artisanale certes mais au résultat très pro ! Certains professionnels pourraient d’ailleurs en prendre de la graine car tout y est très soigné, de la production aux compositions en passant par le jeu, l’artwork et le teaser… Notons qu’il a tout de même fait intervenir ‘Marc Johnson’ à la basse (boss de l’école Bass’Cool) sur la quasi-totalité des titres, ainsi qu’un certain ‘Victor Lafuente’ qui vient poser quelques notes de guitare sur le final du morceau ‘On the Road’.
Après une petite intro tribale sur fond de discours de Martin Luther King, ça démarre fort avec l’excellent riff de ‘I Have a Dream’ en mid tempo, faisant penser à ‘Dream Theater’ avant de laisser la place à un phrasé plus aérien, tout en souplesse et en feeling, avec quelques descentes de manche à vitesse supérieure : un morceau qui a typiquement sa place en ouverture d’album.
‘I Believe’ nous transporte ensuite dans des ambiances plus délicates et feutrées. Le thème développé y est crémeux à souhait. Plusieurs couches de guitares s’expriment et se superposent magnifiquement sur certaines parties alors que la guitare acoustique tire aussi son épingle du jeu, tant en accompagnement qu’en solo.
‘On the Road’ vient ensuite nous décrasser les tympans avec un riff grassouillet sur fond de Wha Wha. Ici aussi, la superposition de pistes de guitares est mise en avant. Une couleur funky pointe également le bout de son nez sur plusieurs mesures avant que le final ne fasse la part belle à un duel, façon question/réponse, entre Nico et Victor : très rock et musical !
‘If’ ralentit un peu notre pouls avec des phrasés « WhaWha-isant » sur des rythmiques « cocottantes » (des chiens, des poules, le vocabulaire guitaristique est assez animalier, vous en conviendrez) et un chorus plus énergique que Satriani n’aurait pas renié (d'ailleurs, ce titre lui ai dédié)…
C’est avec un thème assez langoureux et nostalgique que ‘Silvian’ nous berce gentiment avant d’attaquer sec des parties techniques très mélodiques, histoire de bien délier les doigts de la main gauche. Pour finir, ‘Thinking of You’ nous ouvre des contrées lorgnant sur l’électro, agrémentées d’effets acoustiques : Un atterrissage en douceur !
En ce qui concerne les qualités de cet opus, on notera que les compositions sont très bien structurées et équilibrées avec un grand soin apporté aux thèmes et aux phrasés. Nico ne fait absolument pas dans le shred ou le déballage gratuit de technique. De la technique, il y en a bien sûr, mais elle est là pour servir le propos musical, et elle atteint son objectif !
En ce qui concerne les défauts - eh oui, il faut bien en trouver - ils ne sont pas méchants : ils tiennent principalement aux influences un peu trop marquées (Satriani, Petrucci : en même temps, ce sont des clins d’œil), ainsi qu’à la durée trop courte de cet album… Ceci dit, si vous êtes amateur de belle guitare, penchez-vous attentivement sur cet album, en vente sur son myspace et sur son website.