Day Without Dawn, du haut de ses deux ans d’existence, est né des cendres de The Postman Syndrome, formation américaine de métal progressif qui en 2002 accoucha de son unique album "Terraforming". Aujourd’hui ne restent que quelques uns des membres du combo originel, et le groupe renommé, basé dans le New Jersey, sort son premier album long format sous cette nouvelle configuration.
Côté compositions, les structures progressives variant en permanence entre accalmie et agitation évoquent de-ci de-là des formations de renom telles que Coheed and Cambria, Oceansize et Mars Volta ou encore par certains côtés Opeth. Mais si ces références représentent d’emblée une belle carte de visite pour les américains, la musique de Day Without Dawn possède certes des codes déjà connus, mais également une grande maturité et une richesse musicale indéniable qui n’appartient qu’à elle-même. Ceci dit, il semble parfois difficile de se défaire de ses influences ; "Your Diminutive Hand" aurait par exemple matière à figurer sur un album de Radiohead tant la voix et la "patte" s'apparentent à celles de Thom Yorke.
La production n’y est sans doute pas pour rien dans cet aboutissement, s’attachant à mettre à l’honneur chaque instrument et faisant ressortir chacune des notes, des deux guitares jusqu’aux légères trompettes qui épisodiquement apportent un souffle de nostalgie aux compositions.
Du côté du chant, l’alternance prime entre éraillement hardcore et voix clair. Cette dernière pourrait d’ailleurs de prime abord en étonner voire en agacer plus d’un ; la tessiture particulière du bonhomme se rapprochant étonnement de celle du désormais célèbre touffu Claudio Sanchez, frontman de Coheed and Cambria.
A l'instar les groupes cités plus haut, Day Without Dawn pratique une musique "éclatée", qui si elle ne représente pas un genre à elle toute seule, ne se laisse que difficilement cataloguer dans les limites de tel ou tel style. Par ses mélodies complexes et sa mosaïque de couleurs – même si parfois les mêmes schémas reviennent sur le tapis – étiqueter "Understanding Consequences" reviendrait à rajouter une dizaine d'adjectifs derrière "rock progressif".
Au final, on ressort rassasié à l'écoute de cette galette. Non pas que cette nourriture là soit la meilleure qui soit, mais elle reste très raffinée, en tout cas suffisamment pour que l'on suive de très près la nouvelle cuisine de ces américains.