M.ill.ion ? J’ai cherché - pas très longtemps je l’avoue - la signification des points présents au sein du nom de ce groupe, mais sans succès ! Mais peu importe, retenons simplement que ces suédois en sont à leur 6ème production originale et qu'ils arpentent les routes depuis bientôt 20 ans. Ils ont pu, pendant ces longues années, peaufiner leur hard rock mélodique, parfois teinté de métal mais aussi aux accents AOR. La qualité de leur dernier album "Kingsize", sorti en 2004 avait d’ailleurs été unanimement reconnue par la critique.
Si seul le bassiste (B.J Laneby) est un membre fondateur, le line-up est identique à celui de ce "Kingsize", et semble plutôt stable depuis le quatrième album "Detonator". Changement de maison de disque par contre, et bienvenue chez Metal Heaven, maison qualitative, spécialisée dans l’AOR et le métal mélodique.
L’album débute en trombe avec la plage titulaire; le terrain pratiqué est archi-connu, mais le morceau se démarque par la sonorité très "orgue hammond" des claviers. Riffs et soli de ce style vont se retrouver tout au long de l’album, ce qui va lui donner de la profondeur et laisser un très agréable goût vintage 70’s à leur hard rock plutôt influencé par la vague nordique des années 80 (plus celle des Pretty Maids et Treat que celle d’Europe d’ailleurs).
Le second titre "Menace To Society" est une puissante perle emmenée par un Per Westergren manifestement excité derrière ses fûts. La voix et les chœurs sont aussi très percutants. Riffs de guitare et claviers se conjuguent admirablement. A écouter en priorité. Ensuite, si l’intro « asiacoustique » de "Slave To Love" calme un peu le jeu, le morceau est dans la veine d’un Treat au sommet de son art. Savoureux. Le riff au clavier, en introduction de "The One Above", également décliné à la guitare au cours du morceau, est très réussi, tout comme le refrain, imparable. Sans prendre le temps de souffler, c’est encore une autre perle, "Lonely In The Crowded Room", qui s’enfile au collier. Là aussi, les claviers typés sont du meilleur effet. La mélodie et le solo de guitare en milieu de parcours sont diablement accrocheurs, et à nouveau, le batteur se prend pour Mike Tyson.
Je ne sais si "UFO" est un hommage à la bande de Mogg-Way, mais ce morceau plus rapide, à la mélodie un peu plus faible, a l’avantage de varier le rythme de l’album. La suite du CD n'aligne que des morceaux mémorables qui évoquent chaque fois des références de qualité comme Dio pour "From Heaven To Hell" ou Pretty Maids pour "Son Of The Sun". On pense, avec l’intro de « Beware Of The Wolf », qu’un moment de calme va enfin nous permettre de respirer, mais c’est sans compter sur l’envolée à la Deep Purple (période Burn) qui suit et qui se prolongera encore sur les deux dernières plages.
Pas un seul temps mort donc, dans cet album qui intègre parfaitement ses références 70’s (Deep Purple, UFO, Whitesnake, Thin Lizzy, Rainbow-Dio, …) et 80’s (Treat, Pretty Maids, …), tout en y apportant une touche personnelle. En enfonçant le clou planté par l’album précédent avec beaucoup de précision, les "Million" mettent les points oubliés sur les "i" de leur hard très mélodique et pourraient bien, avec cet excellent album, accéder à la première division tant convoitée. Ce serait mérité. Alors, ce n'est sans doute pas l'album hard de l'année, mais c'est en tout cas mon album de l'été!