Trio Piémontais, Black Flame est un groupe peu connu dans l'hexagone alors qu'il en est pourtant à sa cinquième production officielle. Après deux premiers essais autoproduits, "Imperivm" est leur troisième galette "labellisée" et aussi la quatrième signature de Forces Of Satan Records (sic), sobriquet tout en finesse du label du non moins raffiné Roger Tiegs A.K.A. Infernus de Gorgoroth dernièrement tristement célèbre pour ses prouesses délictueuses.
Officiant ici sous un autre pseudo, c'est pourtant bien le batteur de Mortuary Drape, autre groupe Piémontais de Death/Black à la notoriété plus élevée de ce côté des Alpes qui offre ses services derrière les fûts.
Faisant suite à une intro des plus convenues, les sept titres qui composent "Imperivm" semblent tous être issus du même moule. Sans surprise, le Black metal de Black Flame affiche une grosse tendance Death : grosse batterie, grosse guitare, grosse voix gutturale. Quelque peu opaque, l'horizon musical du groupe ne laisse entrevoir qu'un panorama peu varié et hermétique à toute tentative d'infiltration atmosphérique voire même mélodique. Rappelant par moments les débuts de God Dethroned ou d'un vieux Behemoth peu inspiré, les compositions ne décollent pas d'un iota, continuellement ancrées dans une logique peu transcendante où seule une disposition binaire semble vouloir (pouvoir?) s'exprimer. Les passages à fonds les ballons sont en effet régulièrement entrecoupés de gros passages lourds. Et ça s'arrête à peu près là. Les ficelles sont assez grossières, dépassent du décor, et rien ne permet de rentrer dans le trip du groupe, pas même les u et les f remplacés par des v, histoire de faire "plvs trve ov hell qve moi tv mevrs".
Certes il est probable que Black Flame se trouve un public, mais pas une horde non plus. En effet seule la partie la plus jeune de la scène extrême pourrait se laisser griser par la violence efficace (tout est relatif) d'un groupe à la musique simple, mais aussi malsain et subversif qu'un bébé poulpe.