Chrome Division est né en 2004 de la volonté de plusieurs membres du groupe de black métal « Dimmu Borgir » de se changer les idées entre deux tournées. De simple récréation, Chrome Division est vite devenu un groupe à part entière avec l’arrivée de Eddie Guz au chant et celle de Tony White du groupe de death métal « Old Man's Child », à la batterie. Mais attention ! Contrairement à ce que peut laisser penser l’origine des membres de cette formation, la musique de Chrome Division est très éloignée de l’extrême.
En effet c’est à une musique entre hard rock, rock’n’roll et heavy métal, lorgnant vers Motörhead, AC/DC et Kiss à laquelle nous sommes conviés. Après un premier et excellent album sorti en 206, fun et frais et intitulé « Doomsday Rock'n'Roll », le groupe est de retour cette année avec ce « Booze, Broads And Beelzebub ».
Aucune crainte à avoir pour le connaisseur, ce nouvel album se place dans la parfaite continuité de son prédécesseur, avec juste un aspect heavy métal plus accentué notamment sur les soli, domaine ou Shagrath se montre particulièrement inspiré.
C’est donc belle et bien à une vraie déferlante rock que l’on a droit tout au long du disque, parfaite bande son pour une équipée entre potes à moto sans se prendre la tête. Le mérite en revient non seulement au guitariste mais aussi au chanteur, Eddy Guz, véritable clone de Lemmy Kilmister de Motörhead, qui balance la sauce avec une énergie et une foi qui forcent le respect.
Plusieurs titres se détachent de cet ensemble très homogène à commencer par le morceau éponyme ouvrant le bal, bombe absolue à faire pâlir de jalousie Motörhead et dont le refrain vous martèle l’esprit tant il est efficace. Mais le groupe se montre encore plus redoutable quand il mélange ses influences, comme sur « Raven Black Cadillac » dans laquelle la patte sudiste et l’ombre de ZZ Top se fait bien présente, pour un résultat de grande classe. Chrome Division leur rendra d’ailleurs hommage en reprenant « Sharp Dressed Man » de main de maître.
Avec « The Boys From The East », la formation se rapproche encore plus du son sudiste et même un peu de la country au début du titre pour au final donner une très bonne combinaison de tout ce qu’il sait faire. Il faut enfin citer quelques titres où l’aspect heavy ressort assez largement permettant ainsi à Chrome Division de faire évoluer sa musique sans rester coincé dans un genre précis. Il s’agit de « Life of a fighter » tout d’abord, qui rappelle un peu les américains de Down par l’aspect bien lourd qu’il dégage puis par un solo imparable typé heavy anglais des années 80 et « Doomsday riders » ensuite, qui prend littéralement à la gorge avec son refrain imparable et ses soli bien efficaces.
Ce Booze, Broads and Beelzebub est donc un excellent disque, un pur hommage aux grands noms de la scène et aussi une preuve éclatante que le hard rock à l’ancienne est toujours bien vivant et qu’il a encore bien des choses à dire.