La sortie d’un « Fly On The Wall » un brin poussif ne semble pas avoir interrompu la traversée du désert entamée par AC/DC depuis maintenant 3 albums. Cette période de vaches maigres n’empêche cependant pas le célèbre Stephen King de solliciter les frères Young pour qu’ils réalisent la bande-son de son prochain film intitulé « Maximum Overdrive ». Ce dernier raconte l’histoire de machines décimant les hommes suite au passage d’une comète. Si ce film est loin d’être un chef d’œuvre, il donne au moins l’occasion au combo australien d’attirer à nouveau les projecteurs sur sa carrière alors en sérieuse perte de vitesse.
Pourtant « Who Made Who » n’est, ni plus, ni moins, qu’une petite compilation renforcée par 3 inédits. Si les 2 instrumentaux « D.T. » et « Chase The Ace » présentent peu d’intérêt et ressemblent plus à des improvisations qu’à de véritables titres travaillés, le single « Who Made Who » va quant à lui, permettre à AC/DC de revenir sur le devant de la scène. S’appuyant sur une rythmique en forme de rouleau compresseur où Simon Wright trouve enfin sa place, Angus nous sert un riff irrésistible doublé d’un refrain immédiat et obsédant. Autant dire que ce titre fait office d’une véritable bouffée d’oxygène dans la carrière du groupe.
Le reste de l’album est donc composé de 6 titres anciens dont un seul de l’époque Bon Scott : le poignant « Ride On ». Pour le reste, nous noterons la présence, somme toute logique, des hymnes incontournables que peuvent être « You Shook Me All Night Long » et « Hells Bells » tirés de « Back In Black », ainsi que du puissant « For Those About To Rock » de l’album du même nom. Concernant « Sink The Pink » et « Shake Your Foundations », même si leur qualité n’est pas à mettre en doute, ils semblent malgré tout avoir été intégrés sur cet album avec l’objectif de relancer les ventes d’un « Fly On The Wall » à la peine.
Vous l’aurez donc compris, en dehors du titre éponyme, cet album est d’un intérêt pour le moins anecdotique. Seules les personnes ne connaissant pas encore l’œuvre du géant australien y verront l’occasion d’en découvrir quelques extraits, même si la sélection effectuée est loin de représenter le meilleur de la discographie du gang des frères Young. Un disque à réserver aux fans ultimes dont, vous aurez compris, votre serviteur fait partie, même si ceux-ci n’en feront pas une référence incontournable.