Lorsque certains membres de formations du nom de Soilwork, Scarve, Watcha, Phaze 1 et autres Mnemic délaissent quelques temps leur famille d'origine afin de taquiner les instruments de manière plus détendue et sans contrainte, cela donne un nouveau né sur la scène métal française : One Way Mirror. Faisant au départ office de défouloir entre camarades de jeu, le projet s'est vite couvert d'une substance plus concrète.
Et c'est grâce à un processus d'écriture on ne peut plus simple d'une composition par jour (alors qu'il leur aura fallu presque deux ans pour trouver leur nom de scène !) que s'est concrétisée au final l'aventure du quintet franco-belge débouchant sur onze pistes néo death métal intentionnellement plus mélodiques et plus accessibles que leurs précédents travaux.
A l'écoute de cet éponyme, les intentions premières du groupe s'avèrent être effectivement respectées. En effet, sous couvert d'une l'impulsion death parfois plus trashy ("Danger Calling", "Liberation"), les onze titres, sans doute au grand damne des puristes, prennent une orientation moins abrupte bien que restant dans un style très technique et parfois agressif. De son côté, la production léchée, ultra propre de Tue Madsen (Sick Of It All, Dark Tranquility, Moonspell,…) donne la pleine expression aux compositions qui ne parviennent que difficilement à convaincre réellement malgré des refrains entêtants quoique par trop évidents.
Tout est pourtant bien ficelé car, entre riffs bétonnés, grosse basse et martèlements millimétrés de Dirk Verbeuren derrière ses fûts, les cinq énergumènes ne font pas figure de manchots. Les hurlements de Guillaume Bideau sont de leur côté également très convaincants. Seulement même les grands cuisiniers peuvent rater une simple mayonnaise, et le chapelet de titres proposés ici, outre cette étrange et dérangeante ressemblance de chacun par rapport à son prédécesseur, ne procure qu'une vague sensation de satiété. A noter tout de même en guise de onzième méfait la reprise de Franky Goes To Hollywood avec un "Relax" forcément électrisé et punchy.
En composant cette galette, je soupçonne tout de même One Way Mirror d'avoir auguré s'attirer les foudres de quelques critiques telles que votre serviteur. De nombreux éléments concourent en effet à fustiger de reproches cette mise en scène bien burnée, résolument moderne, mais trop lisse et prévisible. En gros, pour du lourd, cela reste quand même assez léger. Espérons que la prochaine production soit plus concluante…