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"Incontournable pour le fan de Genesis."
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4/5
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Quand sort "A trick of the tail", la presse rock est pour le moins pessimiste. Pour certains, Genesis est tout simplement mort. Sans Peter Gabriel, l'avenir du groupe est en effet incertain. Pourtant...
Pourtant, la qualité du disque et son succès contrediront les critiques trop hâtifs. Après l'audition de dizaines de chanteurs potentiels et de nombreuses hésitations, Phil Collins consent enfin à prendre le micro. Sa voix proche du timbre de Peter, son rôle déjà clairement défini au sein du groupe, et son incroyable vitalité, font de lui le successeur idéal (du moins pour l'instant). Tony Banks révèle sa prépondérance en tant que compositeur, et Steve Hackett commence à vaciller.Pourtant, le disque fonctionne. Car un autre défi que celui du remplacement de Peter se profile à l'horizon : comment poursuivre après "The lamb lies down on Broadway" ?
Au final, il y a indubitablement quelque chose de cassé dans le son de Genesis. Beaucoup plus de synthés, moins d'orgue Hammond. Une production très (trop ?) lisse. Bref, un Genesis plus mûr, moins spontané que du temps de "Selling England by the Pound". Cette mise en retrait des sonorités naturelles et spontanées au profit de sons plus "mainstream" se poursuivra sur "Wind & Wuthering" et conduira au fameux changement de style du groupe. Mais on ne peut pas l'imputer au départ de Peter. Il était en fait impossible de faire marche arrière après le royal exercice de "The lamb..." et Genesis est beaucoup trop expérimenté pour réitérer les sons juteux de sa glorieuse trilogie.
L'album, à l'instar de son successeur, n'en est pas moins un prog' inventif et inspiré. Outre le magnifique "Entangled" et ses arpèges fantomatiques, une époustouflante reprise de thème fait le lien entre le premier et dernier morceau, avant d'achever l'auditoire en reprenant le thème groove et rugissant de "Squonk".
S'il est moins inspiré que "Wind & Wuthering", "A trick of the tail" mérite néanmoins une place de choix dans la discothèque de tout bon progueux. Incontournable pour le fan de Genesis.
Plus d'information sur
http://www.genesis-music.com
LISTE DES PISTES:
01. Dance On The Volcano 02. Entangled 03. Squonk 04. Mad Man Moon 05. Robbery, Assault And Battery 06. Ripples... 07. A Trick Of The Tail 08. Los Endos
FORMATION:
Mike Rutherford: Basse Phil Collins: Chant / Batterie Steve Hackett: Guitares Tony Banks: Claviers
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(7) AVIS DES LECTEURS
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J'aime beaucoup cet album parce que, s'il est empreint des signes d'un changement qui ne fait que s'amorcer, il contient toujours ces ineffables histoires "so british" qui font la légende de Genesis. On garde cette impression familière que ce nouvel opus du groupe est là pour nous conter de belles histoires avec une musique adaptée et sophistiquée.
Les changements au niveau musical ne choquent pas, la continuité avec le passé existe. Si les tonalités sont un peu différentes, il faut aussi savoir que dans le monde de la musique au niveau technique il se passe énormément de choses et les intruments disponibles s'étoffent. Les claviers inondent le marché. Cet album est doté d'un son particulièrement de bonne qualité, la production semble poussée. Phil Collins a pris la place vacante de Peter Gabriel et ce choix s'avèrera un trait de génie, pour les 20 ans qui suivront.
Le désormais quatuor ne souffre d'aucun manque de crédibilité, encore moins de créativité. Leurs compositions gardent la même teneur, avec cette densité et cette richesse qui les a toujours caractérisés. Leur talent de jeu n'est plus à prouver. Leur capacité à inventer de nouvelles mélodies non plus. Ils en font ici une démonstration magistrale.
"Dance on a Volcano" lance les hostilités avec un punch remarquable. Phil Collins se régale sur sa batterie, ça s'entend. Les nappes de clavier supportent un morceau enlevé voir énervé par moments. Un thème qui revient et se développe, interrompu brièvement puis relancé à nouveau pour enfin se terminer en douceur, en quelque secondes. C'est pour moi le titre emblématique de cet album.
"Etangled", sur fond d'une histoire loufoque liée à une anesthésie générale (interprétation très personnelle...) est un morceau absolument somptueux, d'une finesse remarquable. La mélodie et l'emploi des voix superposées en font un moment chargé d'une émotion incomparable, avec un final fabuleux appuyé sur des claviers étincelants et un mellotron aux voix grégoriennes.
"Squonk", est encore une curieuse histoire, celle d'un être qu'on chasse et qui se transforme en larmes. Un peu pour rappeler que nous ne sommes que des humains ? Phil Collins y offre une prestation vocale très intéressante, avec de jolies nuances et quelques ponctuations par onomatopées, inhabituelles dans ce groupe. Plus structurée avec couplet/refrain, c'est une chanson qui a néanmoins un caractère progressif très marqué par sa complexité musicale et sa durée de plus de 6 minutes. Un de mes titres préférés.
"Mad man moon" est un long temps d'apaisement de plus de 7 minutes. A mon sens le titre le moins motivant, bien qu'il doive être considéré comme fin et délicat. C'est une suite faite de plages douces, d'autres un peu plus énergiques. Une sorte de mélancolie s'impose, probablement basée sur les paroles qui évoquent une quête vaine et impuissante.
"Robbery" reprend la main avec une puissance qui contraste fort avec le titre précédent. Animé, syncopé, ponctué par l'emploi de caisses assez sonores, percutant. Le son du nouveau Genesis apparait clairement. Eventuellement, on peut entendre le futur de Phil en solo.
"Ripples" est un titre partagé en deux parties distinctes, typiquement prog, avec beaucoup de sensibilité et d'émotion. Une histoire de narcissisme et de temps qui passe, que la musique appuie avec talent, notamment avec un piano qui ajoute une touche romantique tout à fait judicieuse.
"A trick.." est une histoire fantastique, celle d'un diablotin arrivé parmi les humains en quittant sa ville faire d'or, avec sa queue et ses cornes, ce dont les humains sont dépourvus. La musique s'adapte à ce texte fantasque et mutin, arrivant à transcire fidèlement le cheminement, l'enfermement puis l'évasion de cet être surprenant. La mélodie principale sait nous prendre et nous emmener avec elle.
Enfin vient "Los Endos", un long développement instrumental qui renoue avec la tradition des albums précédents. Un peu moins de 6 minutes seulement, ce qui ne l'empêche pas d'être foisonnant, très rythmé, avec des percussions qui viennent s'ajouter à une batterie bien présente et endiablée (peut-être par le titre précédent...). Phil Collins montre combien son rôle de chanteur n'obère en rien l'usage de ses futs. A la fin survient cette magique nappe de Mellotron qui vient ajouter une touche vaguement ténébreuse pour cloturer cette oeuvre qui ne manque pas d'énergie.
L'ambiance générale de cet album est batie sur une trame un peu nostalgique, romantique. Comme si le virage radical que le monde de la musique est en train de négocier (le prog plonge pendant que le punk vole vers un triomphe) entrainait Genesis vers la perte de son passé. Au fond, c'est un peu ce qui s'est passé... On entend clairement que Phil Collins impose son style riche et varié, c'est un régal.
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Avec Wind & Wuthering qui sortira dans la foulée, voici encore un tandem magnifique. 1976, c’est l’année transitoire vers la période « moderne ». La sonorité a évolué (inévitablement), la dimension gothico-ésotérique disparaît brutalement, mais Genesis propose toujours un rock progressif au writing incroyable, et qui n’a rien perdu de son onirisme. La continuité du style est sauvegardée. Et puisque Phil Collins nous prouve qu’il sait tout faire, lui aussi, pourquoi ne pas espérer une longue survivance de cette musique, même si Peter vole désormais de ses propres ailes ? Il ne manquait pas forcément grand-chose pour que l’And Then There Were Three, deux ans plus tard, ne clôture une réelle trilogie (si, Steve Hackett, tout de même !). Pour l’heure, avec A Trick of The Tail, Genesis fait encore parler la poudre. Dès le premier titre, "Dance on a Volcano", on s’aperçoit que l’inventivité des compositeurs, désormais en quatuor, est restée intacte. Et l’album ne démérite en rien, de bout en bout. Seule une question demeure pour moi, pourquoi avoir choisi l’insouciant "Trick of the Tail", la plus courte pièce de ce splendide album (et sans doute la moins intéressante), pour lui donner son nom ? D’accord avec Tony (celui de MW !) sur le coup de cœur pour "Ripples", au développement instrumental à tirer des larmes aux plus insensibles. Mais mon second, sur cet opus, sera pour "Robbery, Assault & Battery". Allez, pour la forme, on remet ça : "Ripples" et "Robbery" … raaaahhhhhhh ! 8,5/10
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A l'annonce du départ de Peter GABRIEL, les fans de la première heure de GENESIS ont frémi : comment leur groupe favori pourrait-il survivre sans leur chanteur charismatique ? C'est dans cet état d'esprit que j'ai écouté la première fois A TRICK OF THE TAIL, persuadé à l'avance que je ne prenais la peine d'écouter ce disque que pour me prouver qu'il ne valait rien. Premières mesures de DANCE ON A VOLCANO… et là, la magie opère. Immédiatement, GENESIS nous happe dans son univers, nous captive et nous fait frissonner. Mieux, dès les premières paroles, on s'étonne : comment, Peter GABRIEL n'est donc pas parti ? On regarde sur la pochette et on s'aperçoit que le chanteur, c'est Phil COLLINS. Un Phil COLLINS dont le timbre de voix est (encore) très proche de celui de Peter GABRIEL, ce qui facilite d'autant plus la transition. Et GENESIS enchaine les morceaux les uns après les autres, sans faiblesse. L'énergique DANCE ON A VOLCANO et sa supplique déchirante (Do-do-do you want to dance with me ?) est suivi de l'inquiétant et magnifique ENTANGLED puis de l'énergique et ironique SQUONK. MAD MAN MOON, plus délicat, offre un break intimiste après cette trilogie de haut vol. Si ROBBERY, ASSAULT AND BATTERY est sympathique, sans plus, RIPPLES renoue avec l'émotion portée par les trois premiers morceaux. Il est le parfait reflet d'ENTANGLED. La mélodie est prenante, le pont musical sublime et Phil COLLINS montre qu'il sait faire passer l'émotion. A TRICK OF THE TAIL et l'instrumental LOS ENDOS closent l'album de belle manière. Aucun temps mort, aucun morceau faible. GENESIS a renoué avec le style de ses 4 premiers albums, créant une musique inventive, riche mais pas surchargée. Curieusement, A TRICK OF THE TAIL est bien plus le prolongement naturel de SELLING ENGLAND BY THE POUND que THE LAMB LIES DOWN ON BROADWAY, tant par les lumineuses envolées musicales un peu absentes sur THE LAMB (album que je trouve un peu "bavard") que par le retour à la narration de contes et histoires diverses où les personnages dialoguent entre eux, marque de fabrique du GENESIS de la première heure. Le GENESIS que l'on croyait mort prouve de très belle façon qu'il est encore l'un des meilleurs groupes de rock progressif du moment. Il faut en profiter, car A TRICK OF A TAIL n'était qu'un sursis, le dernier merveilleux album d'un groupe merveilleux. GENESIS nous procurera encore de bons moments, mais jamais plus à ce niveau.
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LECTEURS:
4.5/5 (24 avis)
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STAFF:
4.4/5 (17 avis)
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DERNIERE INTERVIEW
FREDERIC DELAGE (03 MARS 2015)
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Dans le cadre des interviews du Triumvirat de la critique française de rock progressif, nous avons interviewé Frédéric Delâge, entre autres auteur de deux recueils de chroniques sur le rock progressif et d´un livre consacré à Genesis.
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