Derrière le nom de Willowglass se cache le projet d'un seul homme, Andrew Marshall, auteur et interprète de la quasi-totalité des instruments (hormis la batterie) d'un progressif symphonique 100% instrumental, rendant hommage aux fines fleurs du genre des années 70.
Dès les premières notes de Argamasilla, l'auditeur se retrouve plongé dans les temps heureux où Anthony Phillips apportait à Genesis son toucher et son sens unique de la mélodie et des ambiances bucoliques. Ajoutez-y une forte dose de Camel de la même époque, avec une guitare au feeling tout latimerien distillant des airs imparables, et puis en cadeau bonus quelques arpèges à la Steve Hackett, rappelant la période A Trick Of The Tail.
Contrairement au premier album éponyme paru en 2005, Willowglass prend ici le temps de développer ses thèmes aux multiples facettes, au travers notamment de trois longues plages écrites dans l'esprit de Mike Oldfield, ou plus récemment d'un Colin Mason : telle une mini-symphonie, chaque titre distille un ou plusieurs thèmes lumineux, assemblés les uns aux autres par des transitions plus ou moins complexes. Dans le genre, The Labyrinth ravira sûrement la plupart des fans de progressif, qu'ils soient "néo" ou "complexe", avec un final somptueux idéal pour clôturer l'album.
Du point de vue purement technique, inutile de dire qu'Andrew Marshall maîtrise à merveille les multiples instruments auxquels il s'adonne : les claviers sont vintages à souhait, ce qui n'empêche pas la présence de quelques nappes plus modernes en soutien, et contribuent largement à la mise en place de l'ambiance, même si quelques rares passages sonnent parfois un peu "cheap". Pour la guitare, nous avons déjà évoqué les similitudes frappantes avec les maîtres du genre, tandis que notre homme se débrouille également correctement côté basse qui, bien qu'absente dans les passages les plus calmes, s'avère également virevoltante dans les parties dynamiques. Quant aux interventions à la flûte, elles viennent participer à la mise en place d'un climat digne d'une mer de tranquillité (The Maythorne Cross).
Dans la moiteur d'un été ensoleillé (!), Book Of Hours sera le partenaire idéal de l'auditeur à la recherche d'horizons paisibles, instillant dans les oreilles sa fraîcheur et son invitation à la découverte d'horizons bucoliques, remplis de verdure et d'eau coulant au fond des vallées. Pour son deuxième album, Willowglass renoue ainsi avec bonheur avec un style perdu de vue depuis bien longtemps, mais qu'il aura su moderniser pour notre plus grand plaisir.