Après déjà 10 années d’existence, Cog avec à sa tête Flynn Gower et Lucius Borich (fils du célèbre guitariste blues Kevin Borich) sort son deuxième long format avec l’ambition, peut-on supposer, d’élargir sa popularité à leur Australie natale, pays dans lequel leur réputation de groupe "vendeur" n’est plus à faire. Le succès de Cog était déjà apparu quelques trois ans plus tôt lors de la sortie de " The New Normal " dont les influences remarquées et avouées se situaient entre Tool et Isis.
Sans dénigrer ces comparaisons (quoique celle avec Isis semble vraiment exagérée), j’aurais pour ma part considéré la musique de Cog comme la résultante d’une rencontre entre Dredg et Interpol. " Sharing Space " développe en effet des structures progressives étoffées d'une certaine fringance, chères au premier mais possède également des éléments de rapprochement avec la rythmique et l'impériosité de la voix de Paul Banks, frontman des new-yorkais d’Interpol.
La première partie de l'album comporte des titres dans une veine rock progressif moderne, tantôt bigarrés, tantôt plus mélodiques, jouant sur les tensions et les rythmes et imposant avec conviction des refrains efficaces (comme le réussi " Say Your Last Goodbye "). Le registre ainsi crée par Cog, un peu à l'image de Dredg, transporte l'auditeur dans des univers variés aux mélodies sobres, changeantes, loin d'être dénuées d'originalité et d'audace.
Les ambiances abordées dans les derniers chapitres de " Sharing Space " dévoilent de leurs côtés des ritournelles pop-rock (" How Long "), des atmosphères à quelques encablures des mouvances space-rock (" Bitter Pills ") pour terminer sur le massif " Problem Reaction Solution " qui en plus de neuf minutes délivre une rythmique obsédante au bénéfice d'ambiances sombres et mystérieuses.
Au final, Cog fait partie de cette masse de formations pour lesquels l'ajout d'une once de " je ne sais quoi ", de ce petit truc en plus, pourrait les faire passer directement au statut convoité de groupes incontournables. En attendant une telle notoriété, ces australiens méritent le grade de trio à suivre d'autant que ce dernier opus reste une belle découverte dont il serait dommage de se priver.