L’heure du bilan est arrivée pour Harem Scarem, la sortie de Hope étant la page de conclusion d’une œuvre commencée à la fin des années 80 par les canadiens. Depuis 1991 le groupe a ainsi sorti 13 albums studios, 5 disques live et un important florilège de compilations et de Ep’s. C’est dire si le quartet a été prolifique pendant près de vingt ans, avec beaucoup de classiques de AOR-hard rock mélodique comme Weight Of The World ou Mood Swings, pour ne citer que ceux là. Le reste de la discographie est tout aussi brillant et l’amateur de AOR ne peut pas n’avoir jamais posé une oreille sur un album de Harem Scarem. C’est donc seulement deux ans après l’excellent Human Nature que Harem Scarem décide d’arrêter l’activité du groupe avec un album qui, par son titre même, entretient un certain espoir. On ne sait pas encore dans quelle direction envisager l’avenir de la formation mais l’occasion nous est offerte de pouvoir se régaler avec un dernier album, et on ne va pas bouder notre plaisir.
Hope n’est pas fondamentalement différent des autres productions des canadiens. Il y a une constance chez ces musiciens pour toujours proposer des chansons de qualité avec lesquelles on ne peut pas être déçu. Ainsi, l'album est un condensé de mélodies de 3 minutes 40 environ, calibrées pour faire mouche dès la première écoute. L’inspiration du quatuor ne s’est pas érodée durant ces années, et l’énergie est une fois encore palpable.
Hope développe durant les 42 minutes de sa durée la recette magique du succès avec des riffs inspirés, des soli brillants, des refrains diablement mélodiques et des ballades bien mielleuses. Inutile de faire un catalogue exhaustif des titres, il suffit juste d’écouter le puissant « Watch Your Back », le sombre « Hope » ou le mélancolique « Beyond Repair » et ses belles harmonies vocales pour se forger une certitude sur le potentiel de l’album. Même si quelques morceaux sont trop estampillés AOR-américain comme la ballade « Nothing Without You » ou le puissant « Never Too Late », la magie opère indéniablement.
La production est une fois de plus impeccable et le travail de Pete Lesperance à la guitare est toujours sans reproche. Harry Hess dépose sa voix très expressive avec mesure et énergie sur chaque morceau, sachant trouver le bon ton suivant l’orientation musicale. Creighton Doane et Barry Donaghy assurent la section rythmique avec solidité sans jamais oser la surenchère.
Vous l’aurez compris, l’ultime œuvre de Harem Scarem ne déroge pas à la règle qui veut que chaque album des canadiens est un grand moment d'AOR. Ce Hope n’est pas qu’un simple album de plus dans la discographie de Harem Scarem et son caractère testamentaire lui confère une couleur particulière. Si vous êtes amateur de AOR vous ne laisserez pas passer ce dernier album et si vous découvrez le groupe (mieux vaut tard que jamais), vous ne serez pas déçu par ce joyau ni par aucun de ces prédécesseurs.