L’équipe de chroniqueurs de Music Waves maîtrisant à la perfection la langue de Shakespeare, c’est donc tout naturellement que ce soit au moins bilingue d’entre nous que revient l’honneur de vous parler de ce Helfarht…
Premier renseignement pris, et comme le laisse deviner le titre de l’album « Wiedergang », le combo nous vient tout droit des immenses forêts bavaroises. Dans ces conditions, c’est donc sans surprise que cet obscur groupe de pagan black métal va nous proposer dix titres traitant de sujets, aussi passionnants qu’originaux pour un groupe du genre, que les vieilles traditions du sud de la Bavière et l’héritage des cultures oubliées.
Sur ces considérations le quatuor allemand nous plonge dans un bref instrumental « expérimental » mariant flûtes et sonorités limites indus qui laisse place à la pièce maîtresse de cet album, à savoir « Nu Distel, Nu Dorn », titre lorgnant du côté du black métal proposé par Vintersorg. La diversité des plans et notamment le sympathique (mais trop bref) break folk avec sa flûte -histoire de justifier l’étiquette folk- est malheureusement rapidement gâchée par une production maladroite dans laquelle le chant est très étouffé au détriment d’une batterie omniprésente. Si ce défaut n’aurait pas été préjudiciable dans une quelconque autre production, d’autant que le chant dans le cas présent se caractérise par une inspiration uniquement black sans grande originalité, il le devient quand l’instrument mis en avant -dans le cas présent la batterie- s’avère être ouvertement le point faible du groupe !
Ce constat négatif prend toute son ampleur lors des accélérations foudroyantes propres au style : la frappe claire, la double pédale omniprésente, invariable devient rapidement lassante voire terriblement irritante ! Les titres suivants sont construits sur cette même logique implacable à savoir une rythmique assommante dominée par une batterie irritante entrecoupée de trop rares breaks folks inspirés. Est-ce en raison de la totale absence de cette batterie sur « Winter » et surtout « Altsommer » que ces derniers ressortent du lot ? Toujours est-il que ces titres totalement acoustiques nous rappellent aux bons souvenirs des émouvantes pièces folk d’anthologie servie par Agalloch… Mais le plaisir n’est que de trop courte durée et Helfahrt poursuit imperturbablement sa lourde marche noire !!!
Que dire au final de ce « Wiedergang » ? Que les plus intransigeants diront qu’il concentre en son sein tous les clichés propres au genre, à savoir des compos que l’on croirait issues d’un groupe confidentiel du fin fond des forêts vierges composant/enregistrant ses compos dans son garage ! Ce qui n’est semble-t-il pas le cas sachant que l’album a été produit dans le soi-disant fameux studio Helion ! Mais encore aurait-il fallu préciser en quoi ce studio était fameux ? Toujours est-il que même s’ils œuvrent dans la même catégorie, la musique d’Helfarht est loin de procurer les émotions des productions magiques de Vintersorg. Au contraire, le quatuor allemand frôle la correctionnelle à cause de cette « fameuse » production en général et cette « affreuse » batterie en particulier qui feront hésiter les plus intransigeants d’entre nous entre deux attitudes : moquerie ou irritation ! Fort heureusement, le genre regorge de ce style de productions dont se délectent certains fans du genre. Ainsi, il se pourrait que ce « Wiedergang » en contente quelques uns mais uniquement ceux qui trouveront un certain charme à cette production aussi honorable que dispensable d’un combo de seconde zone avec ses quelques points d'intérêt et ses nombreuses maladresses. N’est pas Vintersorg qui veut…