En 1984, le groupe américain Fates Warning commence une carrière marquante pour le monde du métal et du prog’. Leur premier opus se nomme "Night On Bröcken" et nous propose un métal direct dans la lignée d’Iron Maiden.
La première piste propose une structure sans surprise, qui permet néanmoins de découvrir un groupe très en place rythmiquement. Le jeu de Jim Matheos, composé de riffs géniaux se succédant rapidement au sein d’une même chanson avec de fortes variations de tempo, est particulièrement efficace et spécifique. Est découvert aussi celui qui assure le chant sur les trois premiers albums du groupe : John Arch, le chanteur fou au timbre suraigu, à mi-chemin entre Bruce Dickinson et Geoff Tate, qui monte et module sa voix avec une facilité déconcertante. Les morceaux ne s’éloignent jamais vraiment beaucoup les uns des autres, et cet album est assez continu. Citons quand même "Damnation", superbe balade qui dégénère à l’instar du "Remember Tomorrow" de la Vierge de Fer, le morceau éponyme, offrant de multiples mélodies et "The Calling", conclusion entrainante aux breaks particulièrement bien utilisés.
Bien entendu, 24 ans plus tard, la production a vieilli (NDLR : une version remasterisée est sortie en 2002)… L’écoute peut en être fatigante, et après tout, Fates Warning ne pousse jamais très loin ses idées. Une certaine impression de non abouti se fait ressentir… John Arch n’a pas encore la finesse et la maturité qu’il atteindra plus tard, et les musiciens ne prennent pas encore assez de risques dans les compositions. Pourtant au final, l’album est agréable à écouter, mais si il ne se démarque pas encore du lot, certains cotés peuvent laisser espérer un avenir intéressant.
Fates Warning propose donc un album prometteur qui manque de ce petit plus prouvant qu’ils ne sont pas qu’un produit de l’industrie Iron Maiden, mais bel et bien un groupe novateur et influent.