Lors de l’annonce du départ de John Arch, certains fans ont annoncé la mort de Fates Warning tant le groupe était marqué par la voix de son charismatique chanteur. Pourtant, en cette année 1987, Fates Warning est bien vivant et propose toujours un Heavy Metal à tendance progressive.
En effet, après une courte introduction psychédélique, arrive ce qu’il convient d’appeler un standard du genre, 'Anarchy Divine', une petite bombe qui enchaine les rythmiques inventives, avant de se poser sur un riff classique et destructeur. Ray Adler montre toutes ses capacités, et n’a rien à envier à John Arch sur ce titre.
'In A Word' montre l’attirance d’Adler pour les balades mais aussi son aisance dans ce style. Là ou Arch habitait les chansons tel un démon torturé, Adler les survole à la façon d’un aigle et les allège ainsi considérablement. 'Shades of Heavenly Death' est peut-être un des temps les plus faibles de l’album mais il possède quelques passages intéressants alors que 'The Ivory Gates of Dream' illustre parfaitement les ambitions progressives du groupe avec ses 21 minutes dans laquelle les ambiances se multiplient. Sans jamais paraitre incongru, le morceau est un véritable chef d’œuvre.
Preuve d'une certaine évolution, 'Silent Cries' et 'Shades of Heavenly Death' détonnent un peu en proposant un contenu un peu plus accessible (c’est d’ailleurs l’album qui restera le plus longtemps au Billboard). Certains diront que Fates Warning cède à la facilité, mais la qualité des autres titres contredit de telles affirmations.
Il est dommage que Fates Warning ne nous ait pas présenté un album de cette trempe du temps de John Arch, car il se révèle tout simplement être un joyau à élever aux cotés d’"Operation Mindcrime", ou de "Seventh Son of a Seventh Son". Par la suite, Ray Adler poussera le groupe vers des rivages plus mélodiques et calmes, privilégiant au fur et à mesure des albums les ambiances planantes et mélancoliques.