En 1984, Van Halen sort son album du même nom, dernier opus de l’ère David Lee Roth. Au moment où le groupe n’a jamais été aussi populaire, au moment où les clips du combo tournent sans discontinuer sur un MTV naissant, David Lee Roth au sortir de la tournée triomphale « 1984 » rêve de cinéma et de carrière solo. Ce dernier souhait se concrétise avec le mini-Ep de 4 reprises « Crazy From The Heat » couronné de succès et d’un disque de platine aux USA. C’en est trop pour Eddie Van Halen… Les deux égos surdimensionnés du groupe se séparent donc en 1985.
Fatigué d’avoir subi le dictat d’Eddie Van Halen - monsieur clavier de « 1984 »- Diamond Dave se lance définitivement dans une aventure solo qui débute en 1986 avec l’album « Eat’Em and Smile » pour lequel il s’adjoint les services de Gregg Bissonnette à la batterie, Billy Sheehan à la basse et surtout le petit génie de la six-cordes découvert par Frank Zappa, Steve Vai. Un line-up de rêve au regard de l’évolution de la carrière respective de chacun des membres.
C’est sous cette forme, et sous le contrôle du producteur historique de Van Halen, Ted Templeman, que le charismatique David Lee Roth se présente à ses fans avec un « Eat’Em and Smile » aussi dingue que la pochette le suggère. Album qui débute par une discussion entre Diamond Dave et Steve Vai par guitare interposée à la façon d’un Peter Frampton qui enchaîne sur un « Yankee Rose » endiablé. Endiablé, le terme est parfaitement trouvé pour cet opus de 10 titres dans la continuité des productions de Van Halen avec la Diamond Dave’s touch qui consiste à saupoudrer ses influences hard-rock de références diverses très sixties comme pour mieux se rappeler au souvenir de ceux qui ont encensé le mini-EP sorti une année auparavant !
L’auditeur sera aux anges au contact du désormais incontournable « Shy Boy » éclaboussé de toute la classe de Steve Vai et de son compère Billy Sheehan suivi d’un « I’m Easy » où Diamond Dave se fait crooner. Dans le même état d’esprit, nous citerons « Elephant Gun » dans lequel l’éblouissant couple Vai/Sheehan brille par sa furieuse technicité et le final bluesy « That’s Life » faisant taire pour l’occasion les détracteurs d’un Steve Vai considéré comme étant uniquement un froid shredder incapable de partager ses émotions.
Et c’est là que réside toute la puissance de ce « Eat’Em and Smile » terriblement addictif, véritable patchwork alternant titres hard rock accrocheurs aux soli encore encensés par les maîtres du genre (« Big Trouble »), tantôt doux et envoûtants (« Ladie’s Nite In Buffalo ? »), rock’n'roll old-school (« Tobacco Road ») et titres sonnant très 60’s (« I’m Easy », « That’s Life ») dans lesquels David Lee Roth prouve qu’il peut officier dans n’importe quel de ces styles diamétralement opposés.
Finalement, « Eat’Em and Smile » est un album éclectique un peu fou qui s’avère être un incontournable dans toute discographie hard-rock qui se respecte au même titre que le petit frère qui le suivra deux années plus tard mais ceci est une autre histoire… En attendant, prenez donc ces 10 tubes « mangez-les et souriez »…