ARTISTE:

LED ZEPPELIN

(ROYAUME UNI)
TITRE:

IV

(1971)
LABEL:

ATLANTIC RECORDS

GENRE:

HARD ROCK

TAGS:
"Appelez le "IV" ou "ZoSo", qu'importe, ce quatrième opus de Led Zeppelin est un monument que nul être humain ne peut ignorer."
PETER HACKETT (04.08.2008)  
5/5
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Nous sommes en novembre 71 et Led Zep sort un quatrième album sans titre, mais qui restera dans l'histoire comme étant le "IV" ou bien encore "ZoSo", appellation venant du premier des 4 symboles ésotériques ornant l'intérieur de la pochette du vinyle original. Robert Plant déclara plus tard : "Nous avions décidé que le disque ne s'appelerait pas "Led Zeppelin IV" et nous nous étions amusés à l'idée de voir ce qu'allait être le titre. Alors nous avons décidé que chacun de nous choisisse un symbole de type métaphysique qui d'une manière ou d'une autre nous représenterait individuellement - que ce soit un état d'esprit, une opinion ou quelque chose auquel nous croyons très fort."

Ce disque se veut mystérieux à tous les niveaux et l'artwork en est le premier signe. A la une se trouve une photo encadrée représentant un vieil homme portant un fagot de bois. Ce cadre est accroché sur un mur au papier peint lépreux. En dépliant la pochette, la quatrième de couverture révèle que le pan de mur est ce qui reste d'une maison en cours de démolition. Les 2 pages intérieures se regardent verticalement : un ermite encapuchonné, une lanterne à la main se tient sur un promontoire surplombant un petit village fortifié visible tout en bas de cette gravure .... Mais refermons cette pochette et penchons-nous sur la musique !

"Hey, hey, mama, said the way you move, Gonna make you sweat, gonna make you groove.", le cri est jeté, tout de suite suivi d'un des riffs les plus connus du hard-rock ! 'Black Dog' est le titre d'ouverture de l'album et il est puissant, ponctué sur toute la longueur par le duo de la basse de Jones et de la guitare de Page ronflant à l'unisson; Plant vocalise comme jamais et Bonham martyrise les peaux comme un damné pour notre plus grand bonheur. A peine la première claque reçue que déjà un tempo rock'n'rollien en diable déboule pour le bien nommé 'Rock And Roll', histoire de montrer que Led Zep maîtrise les bases de cet ancêtre musical cher à Chuck Berry ou à Jerry Lee Lewis. Un premier break arrive alors et nous basculons dans un autre monde moins violent avec une ballade folk : 'The Battle Of Evermore', merveille acoustique chantée en duo par Plant et Sandy Denny (Fairport Convention). dont Robert Plant dira : "Après avoir écrit les paroles de "The Battle Of Evermore", j'ai réalisé que j'avais besoin d'une autre voix, totalement différente de la mienne, pour donner à la chanson tout son impact. J'ai donc demandé à Sandy Denny de venir chanter sur le morceau... Moi, je chantais toutes les péripéties, tandis que Sandy répliquait comme si elle était le pouls des gens sur les remparts. Elle jouait le rôle du crieur public, encourageant les gens à déposer les armes.".

Quelques notes de guitare acoustique égrenées sur un fond de flûte amènent une des phrases les plus célèbres du rock, tous genres confondus : "There's a Lady who's sure all that glitters is gold ...". 'Stairway To Heaven' est, sans doute, un des titres les plus joués par tous les guitaristes aimant la vraie musique. Une montée progressive entraîne l'auditeur des ces premiers mots presque chuchotés jusqu'à l'explosion électrique du solo de la sixième minute, un crescendo qui ne peut pas se raconter. 'Stairway To Heaven' est un hit au-delà des mots, à vivre jusqu'à la dernière note. Après ce moment si intense comment passer à autre chose sans avoir une impression de fadeur ? Peut-être en se laissant envoûter par le gimmick répétitif piano/guitare de 'Misty Mountain Hop' ou par le rythme ensorcelant de 'Four Sticks' (John Bonham y est époustouflant). Les premières notes de 'Going To California' jouées en duo de guitares acoustiques semblent annoncer : "Attention, chef d'œuvre !!", tant cette mélodie est magique .... Et puis, le marteau-pilon Bonham se met en route pour le dernier titre : 'When The Levee Breaks'. Rythmique hypnotique, solo de guitare inspiré, chant miaulant, harmonica et tempo de forgeron font de cette ultime composition une excellente conclusion à un album de très haut niveau.

Appelez le "IV" ou "ZoSo", qu'importe ! Ce quatrième opus de Led Zeppelin est un monument que nul être humain doté d'une paire d'oreilles fonctionnant normalement ne peut ignorer.


Plus d'information sur http://www.ledzeppelin.com/





LISTE DES PISTES:
01. Black Dog - 04:55
02. Rock And Roll - 03:40
03. The Battle Of Evermore - 05:38
04. Stairway To Heaven - 07:55
05. Misty Mountain Hop - 04:39
06. Four Sticks - 04:49
07. Going To California - 03:36
08. When The Levee Breaks - 07:08

FORMATION:
Jimmy Page: Guitares
John Bonham: Batterie
John Paul Jones: Basse / Claviers
Robert Plant: Chant / Harmonica
Sandy Denny: Chant
   
(2) AVIS DES LECTEURS    
SCHTROUMPFBRICO
10/09/2010
75
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5/5
Encore un peu d'histoire .... A l'époque de ma première "Boum" (c'était dans ma cave en 74...), j'avais préparé mes vinyles, c'est à dire pas grand chose et plutôt dans la chanson française.... Un pote me dit qu'il me faut un disque de rock & roll car c'est ce que danse sa maman avec son père et que ça a l'air cool... Ni une ni deux je vais chez le disquaire du coin, je fouine et je trouve un 45 t qui dit (entre autre..) "Rock & Roll" J'achète, le grand jour arrive et c'est le flop, y z'aiment pas mon "rock & roll"... J'ai pas conclu avec la fille que j'avais en vue mais moi j'ai totalement croché sur cette musique, en particulier le second titre de la galette, j'ai nommé "Black Dog". Depuis, c'est l'amour fou, j'adore, je plane, j'ai pleuré quand Bonham nous a quitté, j'y reviens régulièrement et c'est à chaque fois le pied. Pour moi Led Zep IV, c'est la quintessence de ce qui se fait de mieux en musique, c'est mon disque de chevet, l'inspiration, le génie à l'état pur. Si la réincarnation existe, je veux être un dirigeable... Le seul avec "Yessong" à mériter un 10/10 mais y a pas dans la liste de choix...
ZOSO
15/08/2008
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5/5
Comment aborder une chronique sur cet album ? Comment espérer une once d’objectivité, de crédibilité quand on a modestement choisi pour pseudonyme le désormais célèbre sigle que Jimmy Page, le sorcier Jimmy Page, adopte pour l’occasion et que l’on retrouvera partout par la suite… ? Comment le chroniqueur déjà soumis par l’œuvre que je suis ose-t-il vous livrer son avis sans même réécouter une seule fois l’album en question ? Beaucoup de questions se posent et « Led Zeppelin IV », comme certains l’appellerons, « Runes » pour d’autre, « ZoSo », « Four Symboles », quel que soit son nom en fait, cet album est une histoire de questions…

La première question qui se pose pour le groupe est : comment prouver à une presse septique l’authenticité de leur démarche. En effet, après un "III" à la pochette tape-à-l’œil et au contenu que certains jugerons édulcoré, un groupe de journalistes avance l’hypothèse que Led Zeppelin ne serait qu’un battage publicitaire, alimenté par de honteux plagiats de standards du blues et par une gestion frauduleuse. La réponse de Led Zeppelin est sans appel. À tel point que les responsables d’Atlantic records, stupéfaits, parleront de suicide commercial. La réponse de Led Zeppelin est un album vierge, avec toute la beauté que ce terme implique. Un album sans nom de groupe, sans titre de chanson apparent, sans aucune inscription d’aucune sorte. La pochette représente simplement un tableau (trouvé par Robert Plant dans une brocante d’après ses dires) accroché sur le mur d’un immeuble délabré de banlieue.

Le disque lui-même révèle quatre symboles qui trouvent leurs origines dans des domaines plus ou moins divers liés au groupe (un traité d’alchimie du seizième siècle pour Page, une marque de bière pour Bonham…) ainsi que 8 titres. Le livret montre lui l’image d’un vieil ermite brandissant une lumière qui semble avoir pour but d’éclairer des paroles étranges et mystiques, d’une profondeur à laquelle Robert Plant ne nous avait pas habitué.

Une fois le disque lancé, un son sourd se fait entendre, et il ne fait aucun doute que quelque part dans le studio mobile des Rolling Stones, une Gibson s’est mise au garde à vous. La question suivante est simple et classique, mais le désarroi contemplatif m’y pousse : comment décrire une telle musique ? Dès le cri de chat sauvage poussé par Robert Plant, suivit par le riff planétaire engendré par le fertile cerveau de John Paul Jones, il est clair qu’il n’est plus question pour le chroniqueur de juger, mais de retranscrire.

Retranscrire le groove et l’énergie d’un "Black Dog" insolant. Et plus que des questions, interviennent ici des paradoxes qui se tailleront la part belle au fur et à mesure de l’écoute. En effet que dire en constatant le décalage entre un des titres les plus connus du Hard Rock, un des titres les plus influents, un des titres qui a fait couler le plus de sueur dans de nombreux t-shirt fervents… et le coté désuet des paroles… et l’origine du titre (un chien noir venant voir le groupe pendant l’écriture). Il y a là un mystère que je ne tenterais pas d’éclaircir aujourd’hui, car je m’y complais (c’est dit). De même, comment expliquer qu’un titre aussi basique que "Rock n’ Roll", reprenant ouvertement une intro de Little Richard, ne se soit jamais vu reproché ce qui aurait été critiqué dans un autre cadre, et accède presque naturellement au titre de chef d’œuvre du genre ? Ou sont ils les détracteur du folk "Led Zeppelin III" quand retentissent les arpèges envoûtant de "Battle of Evermore" ? D’où cette chanson tire-t-elle cette force silencieuse et hypnotique qui range tout le monde de son coté ? Peut-être du chant combiné de Sandy Denny et de Robert Plant, qui habitent à merveille la composition.

La question suivante se retourne dans ma tête depuis pas mal de temps. Pourquoi donc, après avoir découvert le Metal, le Prog’, le classique, après et pendant une quête obsessionnelle de nouvelles musique, de nouvelles sensations, après avoir écouté jusqu'à plus soif des épics étalant des demi-heures de génie complexe et innovant, pourquoi aucune chanson ne me procure les sensations indescriptibles qui me traversent lors de mes écoutes religieuses de "Stairway to Heaven" ? Qu’est ce qui fait que, malgré sa position de titre le plus passé en radio, malgré les anecdotes impressionnantes qui l’entoure (une amende est réservée à quiconque la joue dans certain magasin, fait unique…), malgré sa position invariablement dominante dans divers classement, bref malgré sa gigantesque popularisation et banalisation qui rebutera plus d’un puriste, j’entretienne avec cette chanson un rapport aussi intime et précieux ? Cela aurait-il un rapport avec quelque chose qui fait dire à Robert Plant « Cela a été extrêmement vite, c'était fluide, presque l'inspiration divine. C'était magique, comme si nous étions tout à coup hors du temps. On savait qu'on écrivait quelque chose qui ne se reproduirait plus jamais. » propos qui semblent si orgueilleux mais si sincères, comme si le groupe avait lui-même subit une grâce inexplicable sans être acteur.

La question de savoir comment faire succéder un matériel sonore à un tel traumatisme aurait retourné la tête à plus d’un groupe, et la plupart auraient sans doute fini par céder à la facilité tentante et ainsi la mettre à la fin de l’album. La réponse de Led Zeppelin est toute simple. La chanson est placée à la fin d’une face, et l’autre s’ouvre sur son opposé, un morceau bondissant et joyeux, sans prétention, composé par Page une nuit ou ses collègues dormaient. Le titre déroule ses rythmes Jazzy et la face B se déroule comme dans un rêve. Car il est bien question de rêve dans l’intro et les arpèges de "Going to California", il est bien question de rêve dans l’abstrait et dense "Four Sticks", et combien brutal est le réveil lors de l’entame de "When The Levee" Breaks, ou Bonham semble balancer des coups sourds du sommet de l’olympe, pour achever l’auditeur et ouvrir sur un des plus grand morceau de Blues jamais créé. Quelle baffe lorsque, après nous avoir un peu caressé les oreilles, Plant hurle et remue nos entrailles d’une hargne inconnue, et reviens à un ton plus doux et mélodique pour coller ses gémissement érotiques sur un rythme lancinant donnant l’impression d’une armée en marche, interrompue brutalement par une fioriture de Page, comme une signature, qui évite le piège du fade out et laisse tomber brutalement l’auditeur sur le fauteuil duquel il s’est levé quarante-deux minutes auparavant…

Aucunes des questions évoquées ci-dessous n’ont de réponse claires et pourtant le constat tombe comme un verdict. Nous avons là le plus grand album jamais écouté. La réunion de support musical sous ce format trouve ici son point culminant à ce jour. Et la question finale que vous me poserez est : Sur quels éléments tangibles te reposes tu pour décréter un chose pareille ?

Cette question ci à une réponse et la voici. Si j’avais le pouvoir de changer quelque chose à "Led Zeppelin IV", je ne le ferais pas. Et ce n’est vrai pour aucun autre album qu’il m’ait été donné d’écouter.

10/10

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4.8/5 (16 avis)
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4.7/5 (16 avis)
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