Il était une fois un chroniqueur de Music Waves qui écoutait papa Zégut à la radio et qui à l’écoute du single « Two Sisters » s’extasiait en croyant un de ses rêves réalisés, à savoir que, revigorés par leur tournée triomphante, les membres de The Police allaient enfin nous gratifier d’un nouvel effort studio ! En fait, il n’en est rien, ce titre à l’intro reggae rappelant fortement « The Bed’s Too Big Without You » de The Police justement, au chant à la tessiture on ne peut plus proche de Sting dans les tonalités les plus poussées… n’est le fruit que de Fiction Plane.
Et Fiction Plane n’en est pas à son coup d’essai ! Fondé en 2000, ce groupe britannique nous revient avec son deuxième réel effort qui pourrait bien être celui de la consécration ! Le line-up entièrement recomposé se compose dorénavant du guitariste Seton Daunt, du batteur Pete Wilhoit et du dernier survivant du combo initial, le bassiste/chanteur Joe Summer…
Un bassiste répondant au nom de Summer et dont le timbre de voix est si proche d’un autre Summer, Gordon, plus connu sous l’alias de Sting : amusant comme coïncidence ! Tellement amusant que ce n’est pas une coïncidence, Joe Summer est bien le fils de son illustre père et on comprend mieux la confusion qui a dû effleurer l’esprit de plus d’un auditeur à l’écoute de « Two Sisters ».
Si la musique de Fiction Plane est indéniablement influencée par celle de The Police, il n’en reste pas moins que le trio anglais ne se cantonne pas à être un simple clone du groupe susmentionné. Bien au contraire, le combo naviguerait plutôt dans un son pop/rock cher à papa Zégut (encore lui !) en général et d’un Coldplay en particulier. De l’ouverture « Anyone » au final « Fake Light From The Sun », il est frappant de constater la diversité des ambiances proposées, tantôt funky (« Death Machine»), tantôt reggae (« Two Sisters »), mais toujours résolument rock et efficace, aidées par la production impeccable de Paul Corkett (The Cure, Placebo, Bjork, Nick Cave, Radiohead…) où chaque instrument ressort distinctement de l’ensemble et notamment la basse qui fait merveille.
Fiction Plane nous gratifie de onze titres ultra-efficaces qui font mouche comme les refrains entêtants de « It’s A Lie » ou « Running The Country », mais également les magnifiques « Cold Water Symmetry » ou le titre éponyme teintés d'une mélancolie oscillant entre Colplay et Jeff Buckley, voire encore le superbement émouvant et acoustique « Drink » !
Au final, la question qui se pose est de savoir si Fiction Plane choisira de suivre la voie de la facilité marketing, que semble vouloir lui faire prendre son label en mettant en avant des singles certes efficaces mais plus ouvertement inspirés par The Police ? En gros, le combo va-t-il continuer à jouer de cette ambivalence ?
Même si il a tout à y perdre sur le long terme, il est fort à parier que le groupe poursuivra encore un certain temps dans cette démarche quand on sait qu’il a ouvert pour The Police lors de sa tournée de reformation et que Fiction Plane est, et même si Joe Summer s’en défend, une anagramme de Infant Police.