Benediction fait partie de cette pléthore de groupes qui, en dépit de leur déjà longue existence, reste assez méconnue du public métalleux. Pourtant ce n’est pas faute d’un activisme scénique ou discographique de la part du groupe. "Killing Music" est tout de même le septième album de cette formation anglaise de Birmingham. Après une première décennie très fortement ancrée dans un death metal des familles, à l’aube du 21ème siècle, Benediction change quelque peu de style et s'oriente davantage vers une musique plus thrash.
On dit que l’habit ne fait pas le moine, sauf qu’à y regarder de plus près, cela n’est pas toujours vrai. Prenons, par exemple, ce "Killing Music". La pochette de ce disque est à l’avenant de son contenu musical. Une pochette au motif éculé, assez fade et pas vraiment inspirée pour une musique death/thrash metal qui l'est tout autant. Benediction fait partie de ces artisans besogneux qui font un bon travail mais sans plus, à de trop rares exceptions près.
Abordé sans aucune attente particulière, "Killing Music" reste malgré tout agréable à la première écoute. Il passe comme une lettre à la poste. D’autant que le groupe a corrigé les défauts de son précédent opus "Organised Chaos" paru en 2001 : abandon de l’alternance entre morceaux plutôt burnés et titres lents ou mid-tempo franchement pénibles, et compositions dans l’ensemble moins longues que par le passé.
Les titres de "Killing Music" sont plutôt bien speed et tournent autour de 3 minutes en moyenne. On appréciera la voix rauque et puissante de Dave Hunt, qui apporte indéniablement beaucoup aux compos. Mais ces dernières se révèleront malgré tout bien rébarbatives dès la seconde écoute. Si le travail est bien torché, avec savoir-faire, trop peu de titres accrochent vraiment l'auditeur. Tout cela manque de feeling et transpire le banal. Et puis, à l'exception du titre "Seeing Through My Eyes", l'absence notable de soli de guitare sur les titres est à mon sens grandement préjudiciable.
Voilà donc un album qui, s’il peut leurrer de prime abord, dévoile rapidement dans le fond sa fade nature. "Killing Music" ne s’élève guère plus haut que les autres productions moyennes du même genre. Quitte à vouloir à tout prix écouter du Benediction, mieux vaut se procurer l'exception que j’évoquais plus haut : "Grind Bastard" (1998) qui, loin d'être un chef-d'oeuvre, se révèle bien plus captivant.