Avant de vous précipiter sur cet album, prenez la précaution de vous bander les yeux…en effet, la vision de l’hideuse pochette dont est flanqué cet opus pourrait vous retourner l’estomac aussi surement que la consommation d’une bourriche d’huitres abandonnée une semaine sur une autoroute espagnole au mois d’août.
Une fois cette précaution prise, vous pourrez tenter l’écoute de cette galette de FM/AOR/Hard Rock Mélodique où vous ne manquerez pas de reconnaître la voix de Ted Poley l’infatigable frontman de Danger Danger, Melodica et Bone Machine… Ces groupes ne vous disent rien ? Alors peut être, si vous jouez de la manette sur Sega, avez-vous croisé quelques-uns de ses titres au cours des aventures de Sonic...
Quoiqu’il en soit, cet album ne peut être considéré comme un album solo du blondinet au bandana. En effet, tout d’abord, quand le Monsieur fait dans l’album perso, celui-ci porte son nom comme avec "Collateral Damage" (2006) et "Smile" (2007) et par ailleurs, quand vous surfez sur son site, vous aurez bien du mal à trouver trace de Pleasure Dome, et là, ça subodore la progéniture non-reconnue…
Ceci dit, point ne faut s’en étonner tant cette œuvre semble bancale ne sachant sur quel pied danser, ce qui n’est pas là une habitude de Poley.
Certes, Ted chante toujours aussi juste même s’il officie sur ce disque dans un registre plus hargneux qu’à l’accoutumée. D’accord, la basse groove souvent sympathiquement ("Return To Zero"), entendu, certaines mélodies font mouche ("One And Only", "Always Tomorrow", I Won't Cry", "(Who Will) Save The World"), mais quel manque d’idée conductrice de style et surtout quels passages à vide insipides !...
On retrouve ici en effet pêle-mêle du Hard Mélodique à la Pretty Maids ("(Who Will) Save The World"), du FM façon Dare époque "Out Of Silence" et "Blood From Stone" ("One And Only", "Always Tomorrow" ) du Prog Floydien ("Seems Like A Dream") et du Gothique Evanescent – jolie voix féminine toutefois - ("I Won't Cry") !...
Quant aux creux de vagues, ils sont au nombre de quatre ("Trapped", "The Aura That Surrounds You", "Love Is A Game" et "Return To Zero") et développent un Rock Hardifié manquant de sens mélodique. Si vous comptez l’intro et l’outro inutiles comme souvent, il vous reste six titres à vous mettre sous la dent… Six titres que vous auriez donc pu piocher à droite-à gauche, sur quelques albums variés de vos groupes (peut être) préférés ci-dessus évoqués. Voilà donc un album qui ne vous fera pas relever la nuit, sauf si vous vous endormez sur la pochette, ça va de soit…