Oscillant entre punk, grunge et alternatif ce petit groupe - trois musiciens seulement- originaire de Derry (Irlande du Nord) fait actuellement beaucoup parler de lui. Dans la lignée des groupes tels que Weezer ou At The Drive In, la musique de Fighting With Wire ( FWW ) est avant tout destinée à titiller les esgourdes des plus jeunes d'entre nous. La musique de "Man Vs Monster" est nerveuse, punchy à l'instar du groupe qui, sur scène, vide sans concession l'integralité de sa juvénile énergie !
Les nombreux changements de line-up n'auront pas eu raison du dynamisme de FWW mais auront probablement fait le bonheur des magazines spécialisés. Malgré tout, une assez bonne réputation suit ce groupe qui n'hésite pas à promouvoir de jeunes artistes sur les scènes anglaise et irlandaise. Un bon point pour des musiciens que la route et les multiples apparitions dans les festivals ont façonné. Les voyages forment la jeunesse paraît-il...
Mais quid de la musique en elle même? Ceux d'entre vous qui écoutent un peu la radio auront sûrement entendu le single "Everyone Needs A Nemesis". Pour les autres la lecture des magazines de musiques actuelles fera l'affaire.
La structure de l'album est sans surprise, à l'image du single et du style revendiqué par la formation irlandaise. Les chansons sont calibrées pour un impact immédiat, leur durée limitée aux standards du genre, soit trois minutes en moyenne. Le chanteur leader se permet quelques excès de rage, notamment dans "My Armoury" qui n'est pas sans rappeler Rage Against The Machine. Les cris sont sporadiques et convulsifs mais ponctuent les compositions, jouant un peu le rôle de la Marque de Fabrique.
Les instruments sont utilisés dans leur plus simple appareil. La basse est évidemment mise en avant, se mêlant fréquemment à l'omniprésente guitare rythmique, saturée jusqu'au bout des cordes. Les bonnes intentions du groupe ne cachent pas quelques maladresses inhérentes à la jeunesse des musiciens: les références affichées sont le reflet d'un manque d'identité, et la volonté de jouer un rock alternatif dépouillé rend parfois l'exercice indigeste.
Pour preuve le final de "The Quiet" est un incompréhensible brouillon paradoxalement volontaire... Les vicissitudes de FWW ont peut être conditionné l'écriture et le dynamisme insuflé à l'album, ce qui expliquerait l'energie déployée dans cet opus et son manque de finesse évident.
La dernière compo "The Body Is In Danger", plus calme, n'est pas sans rappeler les Red Hot Chili Peppers dans sa première partie, et son titre n'est probablement pas anodin. Il y a-il un message derrière tout cela? S'il on en croit le titre de l'album ( "Man Vs Monster") la réponse laisse songeur.
S'il n'a aucun interêt pour les metalleux fidèles à leur paroisse, "Man Vs Monster" séduira les amateurs du genre, sans pour autant détroner les grands noms qu'il honore.