Après avoir découvert avec un certain bonheur la dernière production de ce musicien classique aux velléités folk et rock, je m'intéresse aujourd'hui à son passé récent dont fait partie ce "3 O'clock Sky". Sorti en 2005, cet album montre à quel point le travail de cet artiste a été effectué tout en douceur avant d'arriver aux diverses expérimentations remarquées dans le "Particle Theory" de 2008.
Car je le rappelle, le dernier album de ce musicien était séduisant par son mariage entre l'académisme classique, les harmonies et sonorités rock et quelques expérimentations électroniques rappelant King Crimson.
Ici, le propos est beaucoup plus sage, délibérément folk malgré quelques accès passagers de nervosité, comme si l'artiste avait souhaité utiliser une pente très douce pour découvrir un registre différent.
"3 O'clock Sky" laisse donc une impression générale reposante, suite de compositions plutôt calmes, invitant au repos et à la rêverie autour d'une guitare acoustique omniprésente et d'un chant doux et naturel, non travaillé mais toujours dans le propos.
Un chant et une guitare soutenus par des instruments aux sonorités douces, violoncelle en tête, percussions acoustiques et batterie très discrète, basse résolument en retrait.
L'ensemble, d'une durée courte, éveille l'intérêt sans jamais tomber dans l'ennui qui aurait pu faire son apparition si Neil Campbell avait tenu à respecter le traditionnel format CD dépassant l'heure de musique. Le grincheux fera remarquer qu'il n'en a pas pour son argent, je constaterai pour ma part que dans ce registre, en dire plus aurait noyé l'essentiel.
Même si la qualité est nettement au rendez-vous, j'avoue pour ma part préférer "Particle Theory" pour ses prises de risques absentes ici. Mais j'en connais parmi nous qui, à l'inverse, considèreront que "3 O'clock Sky" n'est pas pollué par des morceaux dénaturant la cohérence de l'ensemble. Je vous laisse donc faire votre choix entre l'enfant sage que constitue cet opus et son petit frère nettement plus expansif mais vous conseille, quoiqu'il en soit, de donner à Neil Campbell toute l'écoute qu'il mérite.