Un album d’April qui sort en plein milieu du mois d’Août ! Il n’en fallait pas plus pour perturber et braquer le chroniqueur psychorigide que je suis ! De plus, me considèrant totalement intégré dans la société de consommation qui nous régit, vous avouerez qu'il était difficile de s’identifier à ce « Anthems For The Rejected » dont la chronique commence manifestement de la pire des façons qui soit !
C’est donc avec un réel handicap contextuel découlant de forts à priori subjectifs, et sans aucune raison tangible que débutait l’écoute de deuxième album des finlandais. Album qui démarre en fanfare par « The War » au riff métalcore appuyé, dans l’air du temps, pas déplaisant en soi mais au refrain ultra mélodique justifiant ainsi l’étiquette emocore du groupe ! A ce petit jeu, nous soulignerons que la production de Pelle Henricsson et Eskil Lövström (In Flames, Meshuggah…) ne souffre d’aucune faiblesse ce qui, paradoxalement, accentue le côté hautement commercial du produit…
Et c’est là que le bat blesse… Sous des discours pseudos innovateurs et enragés comme les titres le suggèrent, les finlandais nous balancent douze titres tout ce qu’il y a de plus conventionnels. Pire, la recette actuellement à la mode auprès de la jeunesse rebelle est poussée jusqu’à son paroxysme, une sorte de Killswitch Engage édulcoré… C’est dire la teneur hautement marketé du concept musical d’April, comme toute démarche rebelle qui se respecte ! Dans ces conditions, vous en conviendrez, un passage en revue des douze titres en présence ne comporte aucun réel intérêt tant ces derniers sont formatés sur un même modèle calibré sans réelle saveur ayant pour principal effet de rendre l’ensemble globalement insipide ! Constat que ne partagerons certainement pas le quintet finlandais qui, à la lecture de leur biographie, définit sa musique comme étant la personnification même du son de la passion… Un modèle d’humilité en somme !
Au final, un album emocore qui trouvera très certainement son public auprès d’une adolescence rebelle. En ce qui me concerne, ayant pas mal de bouteilles et vidé le contenu qui allaient avec, April pousse, à mon sens, un peu trop loin le bouchon du côté commercial de la chose ! Un comble pour un album qui s’intitule « Anthems For The Rejected »… Mais fallait-il en attendre plus d’un groupe qui moins d’un an après la sortie du premier album « Tidelines », ressert une recette aseptisée exploitant au plus vite un filon dont la date limite de rentabilité n’est pas éternelle ?