Petit rappel : 2004, le groupe Mötley Crüe se reforme dans son line-up original et originel et enregistre la compilation "Red, White & Crüe" qui contient également trois morceaux inédits. S’ensuit la tournée triomphale de reformation "Carnival Of Sins" en 2005, objet d’un DVD et d'un CD live qui paraissent en 2006. Puis, plus rien, jusqu’à la sortie de cet album "Saint Of Los Angeles" qui s’avère, autant l’écrire de suite, être d'un très grand Crüe. Cela faisait bien 20 ans, plus exactement depuis "Dr Feelgood", que le groupe ne nous avait pas offert un album aussi bon.
L’album débute avec "L.A.M.F." qui n’est pas sans rappeler "In The Beginning" de l'album "Shout At The Devil", nous gratifiant au passage d’une bienvenue à Los Angeles. Puis, Mötley Crüe nous balance la sauce avec "Face Down In The Dirt" : intro de basse sur murmure, puis cri de Vince Neil et c’est parti avec un titre heavy au riff marsien à vous donner la patate pour la toute journée. Quant à la suite, c’est du grand Mötley comme on l’a aimé. Alternance de titres hard rock comme "What’s It Gonna Make It" ou le sautillant "White Trash Circus", avec des titres plus heavy comme "Welcome To The Machine" (futur classique du groupe à n’en pas douter) ou "Goin’ Out Swingin’" qui clotûre l'album en beauté, invitation à nous prendre encore une nouvelle dose de l'album.
Les Crüe n’ont jamais été aussi bons qu’aujourd’hui, surtout Mick Mars à la guitare et Vince Neil derrière le micro, dont le chant a incontestablement gagné en qualité et maturité, en justesse et en variété dans ses mélodies vocales.
Les refrains sont toujours aussi efficaces. On pense en particulier au titre "Saints Of Los Angeles" et son refrain ultra fédérateur qui, à coup sûr, portera la foule en délire lors des concerts du groupe.
Notons que sur cet album, fait assez exceptionnel pour être souligné, les Crüe nous évitent l’habituelle ballade. Certes, le titre "The Animal In Me" avec son refrain imparable pourrait en faire office mais reconnaissons que sous ses airs, cela n’en est pas vraiment une.
Certes, Mötley Crüe avec cet album ne révolutionne rien. Mais "Saint Of Los Angeles" est ce genre d'album qui fait plus que tenir la route. Il est incontestable que l’appel à des collaborations extérieures (James Michael et Dj Ashba, les deux comparses de Nikki Sixx dans son projet parallèle "Nikki Sixx :A.M.", et Marti Fredriksen, songwriter qui a notamment travaillé avec Aerosmith) pour écrire et composer cet album s’est avéré largement bénéfique, donnant une autre dimension à la musique du groupe. Par le passé, les Crüe nous ont livré parfois des disques plutôt faibles, mais, il parait impossible de ne pas succomber à ce "Saint Of Los Angeles". Et autant prévenir que guérir : plus on écoute cet album, plus il est difficile de ne pas en devenir accro. On ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir averti.