La confusion sur le nom MAJESTIC n'a pas manqué à la rédaction. Certains se sont précipité sur ce 'Descension' pensant avoir à chroniquer le groupe de Métal Progressif Suédois. En fait, il s'agit du nom d'artiste que s'est donné le multi-instrumentiste Jeff Hamel, américain de son état. Toute confusion étant écartée, nous voilà en place pour un petit tour dans le royaume de sa Majesté.
Jeff Hamel a sévi durant 10 ans dans une formation portant le doux nom d'Osmium avant de s'y mettre tout seul. Ce guitariste de formation est doué. Non seulement il joue de tout sur son disque, mais il compose assez bien et arrange sa musique avec goût. Le problème, c'est qu'il chante ! Car non content de jouer de tout, il n'a laissé à personne le soin de prendre le micro. Et là, c'est l'erreur ! Car Jeff Hamel n'a pas de voix (aucune puissance), et n'a pas la justesse facile, la faute à une étendue très limitée. Vous aurez souvent, très souvent, un petit rictus de crainte que ça casse tellement c'est difficile. Et franchement, c'est dommage car cet album regorge de bons moments, de soli de guitare bien balancés, de mélodies accrocheuses et d'ambiances réussies.
A commencer par les 3 parties de "Descension", abouties musicalement, de vraies pépites, mais gâchées par un chant sans envergure. "Descension I" fait grincer des dents tellement le chant est à la limite, alors que le solo de guitare transporte de plaisir. De même, "Close my Eyes" aurait mérité un vrai chanteur tant ce titre est réussi. Il est très aisé d'imaginer la ligne de chant qui aurait pu être proposée par une voix à l'étendue "normale".
Mais sinon ? Le style de Majestic vous emmènera vers des contrées foulées naguère par Anthony Phillips dans les années 70, Pink Floyd période 'Meddle' entre autres, et Rush. Pour ces derniers, écoutez "Break Free" pour vous en convaincre. Il est agréable de retrouver dans un même morceau du Rush, du Pink Floyd (Jeff Hamel à la guitare, c'est un vrai régal) et des petites touches de Genesis période 'A Trick of the Tail' ou 'Foxtrot'. Le majestueux (sic !) "The Longing" nous offre tout ça.
Ce disque a du charme, notamment lors des passages instrumentaux, heureusement nombreux. Ceux d'entre vous qui ne feront pas grand cas du chant timoré de Jeff Hamel seront probablement comblés, tant le musicien à des choses à dire, des émotions à transmettre. Si seulement il pouvait engager un chanteur et un batteur, Jeff Hamel pourrait nous offrir un Grand Disque de musique progressive, tout simplement.