Quand j’ai vu que Mauser, guitariste de Vader, groupe de Black Metal polonais, était membre d’Unsun, j’ai pris peur (Les growls ne sont pas ma tasse de thé - à la mandragore bien entendu). Quand j’ai jeté un œil sur la photographie d’Aya, la chanteuse du combo, je fus pris de panique car si pour chanter il faut avoir du coffre, il est intérieur le coffre et pas extérieur... Et là, ça sentait l’arnaque de l’accroche plastique à plein nez ! Quand j’ai constaté que le bassiste Heinrich sortait du groupe de Black/Death symphonique polonais Vesania, j’ai commencé à courir… Mais quand j’ai entr’aperçu que Vaaver des progueux polonais d’Indukti martelait les fûts, j’ai arrêté ma course et j’ai daigné jeter une oreille sur le premier opus de ce groupe (donc) polonais, intitulé « The End of Life ». Deux « blackeux », un « progueu » et une « belleu », ça avait au moins le mérite de la curiosité.
J’ai été très rapidement rassuré sur le paysage musical. Ici, pas de Black, pas de Death non plus donc pas de growls, mais une voix dans la veine des chants féminins de notre époque et 45 minutes d’une musique qui oscille entre le Gothique, le Métal Atmosphérique, voire Alternatif et le Métal Mélodique.
Onze chansons nous sont ici proposées. Qu’en dire ?... Hé bien, « Whispers » bastonne et possède une mélodie entraînante, « Lost Innocence » contient un solo plutôt gaillard, « Blinded by Hatred » est habilement Nightwishienne, « Face the Truth » la joue cool avec une recherche mélodieuse non dénuée d’intérêt et possède un solo du feu de Dieu, « The Other Side » est méchamment structurée, « Destiny » pourrait surfer sur les ondes radio, « Memories » est la balade de rigueur, réussie, notamment grâce à l’apport vocal, « Bring me to Heaven » nous rapproche intelligemment d’Evanescence, « On the Edge » appuie sur le champignon mais assure la conduite souple du refrain, “Closer to Death” est Popisante, quant à “Indifference” qui clôt l’album, elle joue la carte de l’Alternatif mais s’enlise un tantinet dans la répétitivité... Dommage de terminer ainsi...
Voyez-vous chers amis chronophiles, moi qui était lassé des groupes à chanteuses, j’ai retrouvé ici un sursaut d’intérêt pour ce genre musical. Certes, nous ne sommes pas ici en présence de la nouvelle merveille du petit monde du Rock dur, néanmoins cet opus mérite votre attention. Pour un premier essai, les idées développées ne manquent pas de qualités, particulièrement celle de rechercher (et de souvent trouver) de bonnes mélodies, ce qui, vous en conviendrez, est primordial, mais également du fait de la qualité des guitares. Mauser, qui sort ici de son monde musical (il a même changé de galaxie !) nous surprend sur de nombreux titres par son toucher émotionnel… Une telle capacité à opérer un tel virage en épingle à cheveux est subjugante !
Amateurs de voix féminines, de guitares bien maniées, de bonnes mélopées, vous que quelques sonorités de Métal moderne ne rebutent pas, qui pleurez votre Tarja (presque) disparue, qui ne prêchez que par Lacuna Coil et Within Temptation, qui aimez les mélodies mélancoliques, sombres mais entraînantes, ce disque est fait pour vous. Aya vous tend les bras, accrochez-vous.