S’il est des groupes marqués par le destin, Def Leppard peut se vanter d’être la victime d’un véritable acharnement de ce dernier. En effet, après la tragédie ayant coûté son bras à Rick Allen entre "Pyromania" et "Hysteria", c’est un nouveau drame qui vient frapper le combo de Sheffield en plein succès. Le guitariste Steve Clark, sujet à des problèmes d’alcoolisme depuis quelques temps déjà, décède suite à un nouvel abus. Après avoir attendu 4 ans que leur batteur se remette de son accident et apprenne à jouer avec un seul bras, les membres du groupe vont malgré ce drame prendre la décision de donner une suite au carton mondial que fut "Hysteria".
Si Def Leppard nous propose toujours un pop metal si caractéristique, il est un des seuls capable de le faire avec autant de minutie dans les chœurs et les arrangements, de dynamisme dans les refrains entraînants et entêtants, et d’émotions dans les ballades et mid tempos. Comment ne pas taper du pied sur 'Let’s Get Rocked' qui deviendra un hit en puissance et qui mérite si bien son titre ? Hyper entraînant, produit dans ses moindres recoins, doté d’un refrain inoubliable, ce morceau est un véritable raz-de-marée de bonne humeur.
Il est d’ailleurs surprenant de voir que ce sentiment positif est largement dominant tout au long de l’album, et ceci, malgré les récents évènements traversés. Mis à part 'Tonight', mid-tempo un peu sombre, dans la lignée du 'Foolin’' de "Pyromania", et l’ambitieux 'White Lightning', longue pièce un peu heavy dans l’esprit du 'Gods Of War' de l’opus précédent, le reste des titres oscille entre un hard rock catchy et des plages plus émotionnelles comme la power ballade 'Have You Ever Needed Someone So Bad' ou le mid tempo 'Stand Up (Kick Love Into Motion)'.
Malgré un succès plus que respectable entraîné par le passage régulier de 'Let’s Get Rocked' sur les ondes radiophoniques, "Adrenalize" n’atteindra pas les ventes de son prédécesseur. Cela n’empêchera pas cet album d’être une véritable réussite et une suite enthousiasmante à "Hysteria".