Submarine Silence est un groupe de Prog’ Symphonique Italien, formé par David Cremoni de Moongarden, sur le conseil de Mauro Moroni, du label Mellow Records. Il s’agit ici de leur premier et unique effort en studio. Dès la pochette, se révèle ce qui sera la force mais aussi la faiblesse de ce groupe. En effet celle-ci ressemble à s’y méprendre (de loin) à celle de "Foxtrot". Et pour cause puisqu’elle fut réalisée par le même artiste, Paul Whitehead. L’heureux possesseur de la galette s’attend donc à un énième clone du grand Genesis (comprenez par là, jusqu'à "Wind And Wuthering").
Et il est servi… Après une intro au piano-synthé agréable, l’attaque de "Bicycle Ride From Earth To Saturn" renvoie directement à "Lamb Lies Down On Broadway", et le morceau se développe intelligemment sur des thèmes navigants entre les différents albums de Genesis : le synthé mélodique et marqué de "Lamb…", le romantisme et la flute de "Selling England By The Pound", les guitares râpées de "Nursery Cryme"…
"Elven’s Lullaby" est plus acoustique et plus calme, avec des arrangements efficaces. "Mr. Submarine Ordinary Day" apporte une nouvelle touche d’intérêt à l’album avec des ambiances plus travaillées, plus classiques aussi, et pour peu que soit chassée de votre esprit l’obstination à comparer la musique à Genesis, l’auditeur trouvera qu’elle se rapproche décidément plus des premiers travaux de Steve Hackett (ce qui n’est pas très éloigné certes…). Les soli sont beaux et plein de feeling, avec cette profondeur de son caractèristique de l’artiste susnommé, et les passages acoustiques se multiplient en mélangeant habilement ambiances classiques et romantisme propre au Prog’ Symphonique Italien ("Venice, a Spooky Love Story"). La plupart des compositions vont ainsi développer ce coté, pour présenter une musique très solide, sensible, et empreinte d’influences claires mais homogènes, le meilleur exemple étant sans doute le splendide "Shores Where Times Stand Still".
Alors évidemment, Submarine Silence n’a pas inventé le fil à couper le beurre. La plupart de l’album est très empreint des influences et peine à avoir une sonorité propre et donc une certaine originalité. Il est également regrettable que la production, qui, sans être mauvaise, sonne vieillotte et confine Submarine Silence dans l’ombre de Genesis ou Hackett, et on peut ainsi regretter qu’ils n’aient pas osé un son plus moderne (comme l’a fait The Watch avec "Vacuum" par exemple). Certains cependant, et j’en fais partie, lui trouveront justement un charme particulier. Enfin l’album manque un poil de rythme, et peut parfois ennuyer, sans une certaine concentration sur les mélodies.
Voilà donc un véritable coup de cœur. Si les influences sont marquées, elles sont également assimilées, et le fan de Genesis ou de Prog’ à l’italienne sera très enthousiaste ! Les autres auraient tort de passer à coté, tant le produit est de qualité.