A peine une année après la sortie d’un best-of censé remobiliser ses fans, Diamond Dave sort ce « DLR Band » dans un relatif anonymat dû à une distribution ultra-restreinte, un comble quand on sait que le showman a atteint les sommets de la gloire par le passé. Après une tentative infructueuse de diversification pour renouveler son style de prédilection passé de mode avec un « Your Filthy Little Mouth » touche à tout, David Lee Roth revient à la source de son succès justifiant par là même le titre de cet album, histoire de marquer les esprits et affirmer que le boss est de retour aux affaires dix ans après la sortie du fameux « Skyscraper » depuis lequel David Lee Roth cherche son second souffle.
A cet égard, pour ce « DLR Band » et comme la pochette le suggère, Diamond Dave joue sur la corde sensible en faisant tout pour satisfaire ses fans de base : petite pépé aux arguments plus qu’avantageux (pour titiller la virilité) sur fond de drapeaux US (pour la fibre patriotique)… Sans compter le plus important, le retour à ce qui a fait la renommée musicale de l’ex-chanteur de Van Halen.
En effet, après s’être encanaillé avec des styles divers, comme la country ou le reggae notamment, censés lui ouvrir les portes d’un nouveau public, le frontman revient à ses premiers amours, le big-rock pêchu. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter une oreille aux introductifs « Slam Dunk ! » heavy en diable, « Counter Blast » qui remet les compteurs à l’heure avec ce riff « bon jovien » de John Lowery (futur John 5 chez Marylin Manson), formant un duo convaincant avec Diamond Dave, ou encore le sur-vitaminé « Wa Wa Zat !! » ! Ajoutez à cela les titres bluesy brûlants comme « Going Places… » ou encore « Little Texas » au refrain qui monte crescendo et atteint son paroxysme sur une superbe apothéose. Et pour couronner le tout, une nouvelle fois, Diamond Dave fera parler son chaud organe sur le sublime slow final « Black Sand » à l’intro instrumental magique signée par l’intermittent Terry Kilgore, à donner des frissons !
Si pris individuellement, la plupart des titres sont d’une efficacité manifeste, pris dans leur ensemble, les quatorze titres qui composent ce « DLR Band » perdent de leur intensité et hormis quelques exceptions (« Black Sand » notamment), une désagréable sensation de redite s’insinue petit à petit, au gré de titres dispensables (« Backlight », « Relentless »…).
Au final, tout était donc fait pour satisfaire les fans de la première heure de David Lee Roth, tant est si bien que pour ce retour aux sources, certains diront que ce « DLR Band » est digne des Van Halen de la grande époque. David Lee Roth voulait marquer les esprits mais une nouvelle fois, cette tentative ne rencontrera pas le succès escompté alors que tout était réuni pour que le DLR Band retrouve le chemin de la gloire. La raison de cet échec est simple, nous sommes en 1998 et la grande époque du big rock de Van Halen remonte à vingt ans. Le style ne fait plus autant recette, comme en témoigne la frilosité des labels qui ne se sont pas bousculés pour distribuer ce nouvel opus. En bref, un album à réserver aux fans de la première heure du frontman qui, nous n’en doutons pas, prendrons leur pied à l'écoute de ce « DLR Band » !