ARTISTE:

OKAJIMAHAL

(JAPON)
TITRE:

BROKEN MOMENT PASSES

(2008)
LABEL:

AUTRE LABEL

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Fusion, Instrumental, Technique
""
PLATYPUS (03.09.2008)  
3/5
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Okajimahal. Voilà un groupe dont nul ou presque n’avait entendu parler jusqu’à ce jour. Son fondateur, le batteur du groupe de métal japonais HeavensDust, n’est pas plus connu du public occidental… Et je ne vous parle pas des musiciens, dont les noms ne vous diront probablement rien. Pourtant, cette formation gagne à être découverte, de même que son premier album, « Broken Moment Passes ». Non que la musique délivrée par le sextet soit d’une originalité folle, mais elle se situe dans la catégorie fort jouissive, lorsque l’inspiration et la technique sont au rendez-vous, d’une fusion progressive instrumentale particulièrement énergique, croisement improbable entre le Mahavishnu Orchestra et Dream Theater, Jean-Luc Ponty et ELP. Autant dire qu’avec de telles références (sans compter celles directement revendiquées par le groupe, tels Porcupine Tree ou Pink Floyd), il serait décevant que la qualité ne soit pas de mise…

Et pour notre plus grand plaisir, ce premier opus tient toutes ses promesses. L’atout maître de la formation tient sans conteste en son violoniste, virtuose de l’archet qui nous étourdit de soli vertigineux ("Kowloon", pour ne citer que ce seul titre) tout en faisant la part belle aux mélodies ou reprises thématiques tour à tour allègres et sautillantes, mélancoliques et apaisées. Pour ce qui est des soli, les guitaristes, excellents, ne sont pas en reste, et parviennent à proposer un jeu toujours au service de l’harmonie, ne sacrifiant pas au culte stérile de la vitesse et de l’exploit technique. Le titre "In Ruins" est à cet égard exemplaire, qui allie jazz-rock, métal et gammes japonisantes pour un résultat inattendu, autant technique que mélodique, légèrement dépaysant et surtout étrangement rafraîchissant. "Voices", dans un esprit sensiblement identique, explore les marges de l’expérimentation, subtile variation sur une mélopée vocale extrême-orientale. Le groupe nous montre alors qu’il sait aussi proposer des composition plus atmosphériques, majoritairement acoustiques (les guitares électriques laissant une bonne partie du morceau la place aux guitares sèches pour un superbe solo).

Mais de manière générale, c’est bien le versant métal, particulièrement sombre parfois, qui prend le dessus. Dream Theater pourrait être convoqué ici, ne serait-ce un travail de composition qui ne peut soutenir la comparaison ; en effet, si ruptures, structures à tiroir et occurrences thématiques il y a, l’ambition n’est pas la même. Les morceaux restent relativement courts et se développent généralement en soli ou transitions rythmiques autour d’un thème mélodique assuré par le violoniste. C’est d’ailleurs là l’un des points faibles du groupe, qui laisse assurer au violon la majorité des mélodies, induisant de ce fait une certaine monotonie. Monotonie que vient fort à propos rompre le morceau "As City Rises", clairement inspiré des premiers albums de DT, énergique en diable et basé sur une structure plus complexe au sein de laquelle les ruptures prennent véritablement sens.

C’est finalement aux albums solo de Derek Sherinian que nous penserons : compositions finement travaillées, enrichies par l’apport indéniable d’un claviériste discret mais indispensable pour les morceaux les plus jazzy ; solistes virtuoses parfaitement en accord avec le souci mélodiste qui traverse chacun des 11 titres ; énergie typiquement métal, parfois groovy, tempérée par quelques passages plus atmosphériques ("Still It Remains") et certaines introductions presque pop (pas toujours du meilleur effet d’ailleurs, comme celle du morceau "Horizon", qui commence plutôt banalement sur un mid-tempo assez sucré, pour finir en apothéose guitaristique, sorties de gammes et autres techniques héritées du jazz étant au programme) ; mais, comme pour Sherinian, l’impression persiste que certains titres vivent moins par leurs structure et mélodies que par les soli qui s’y greffent, ce qui peut à la longue finir par ennuyer et décevoir.

Ceci dit, à la différence de certains groupes instrumentaux particulièrement centrés sur la technique, et de ce fait assez froids et cérébraux (LTE peut-être, Gordian Knot plus sûrement), nul besoin d’être musicien pour apprécier celui-ci. La diversité des timbres et des interventions solistes suffira à conquérir tout amateur de fusion instrumentale plus (Derek Sherinian, Planet X) ou moins (Mahavishnu Orchestra) musclée, et la présence permanente du violon ravira sans nul doute les amoureux de cet instrument. Alors n’hésitez plus, et affrontez la difficulté suivante qui consiste en l’achat de cet album, mal distribué sur les plate-formes de vente traditionnelles !


Plus d'information sur http://okajimahal.jpn.org/



GROUPES PROCHES:
-


LISTE DES PISTES:
01. Light From Chaos
02. Crawling Through Divine Darkness
03. In Ruins
04. Eye Far Away
05. Voices
06. Moment Proceeds
07. As City Rises
08. Kowloon
09. Horizon
10. Still It Remains
11. When Light Blurred

FORMATION:
Ippei: Claviers
Kanta: Basse
Kei: Guitares
Ken: Guitares
Mizuki: violon acoustique
Okaji: Batterie
   
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