Poisonblack est un groupe norvégien de métal gothique qui était à la base le side project formé en 2000 du chanteur-guitariste de Sentenced, Ville Laihiala. Etant presque complètement ignorant de ce genre de musique, ce A Dead heavy Day est un peu un baptême du feu pour moi. Après m'être penché sur l’historique de Poisonblack et de Sentenced j’ai pu apprendre que le chanteur originel de ce groupe, Juha-Pekka "JP" Leppäluoto, avait quitté le navire et que c’était Ville Laihiala qui avait pris le micro. Beaucoup de nouveautés aussi car en 2006 Sentenced n’est plus et Poisonblack devient le principal groupe de Ville Laihiala.
A Dead Heavy Day est le troisième album de Poisonblack , sans compter les Ep’s, et mes craintes au sujet d’un style qui ne m’est pas familier vont être balayées dès la première écoute de l’album. Bien que manquant de références à confronter à cet album, on peut essayer de décrire la musique de Poisonblack comme un mélange de grosses saturations presque stoner et de claviers venant donner une couleur gothique à l’ensemble. Je serais tenté d’établir un parallèle entre des groupes qui me sont familiers et Poisonblack qui pourra peut être déconcerter les spécialistes du genre. Malgré tout je me lance, la musique de Poisonblack me fait penser à Evergrey dans l’approche heavy et un certain penchant pour les atmosphères lourdes du gothique tout en étant moins progressif et à Rage pour je ne sais quelles raisons.
Après une courte introduction d’une trentaine de secondes on entre dans le vif du sujet avec un riff qu’on croirait sorti du St Anger de Metallica. Si vous vous attendiez à du glauque et du macabre, vous allez être déçu (ou rassuré) car Poisonblack c’est tout sauf ça. A Dead heavy Day c’est des grosses rythmiques, une voix bien rauque, des refrains immédiats et quelques nappes de claviers pour enrober tout ça.
Pas besoin d’écouter cinquante fois l’album pour rentrer dedans, c’est calibré pour faire mouche sans perdre de temps. Poisonblack est là pour en découdre et il le réussit plutôt bien. « Diane » met les pendules à l’heure: fini le teint blafard et l’androgynie, on envoie la purée et on entre de plains pieds dans la modernité avec des sonorités et des riffs très actuels. Avec « Left Bhind » et « Bear The Cross » il n’y a pas de temps morts et il faut attendre « Me and Myself » pour reposer les organismes avec un mid-tempo tout de même assez lourd au refrain imparable. Dans une veine plus mélancolique, « X » est un très bon morceau avec toujours autant de mélodies au refrain. « Humacompost » peut faire penser à Soilwork, la rapidité et le chant death en moins et le dernier titre, « Only You Can Tear Me apart » développe sur près de huit minutes une atmosphère pour le coup très sombre et assez envoutante. « The Days Between » sort légèrement du schéma classique des titres de cet album avec plus de variations entre un premier couplet aux arpèges de guitare son clair, un mur de son au refrain et un break avec un bon solo.
Bien que la teneur des textes soit très symptomatique du gothique (ce qu’il faut de provocation et un penchant pour le macabre) l’essence de la musique de Poisonblack reste très heavy métal et peut correspondre à un large public. Aux dires des spécialistes, Poisonblack ne révolutionne pas le genre avec A Dead heavy Day, on laissera les aficionados seuls juges de la véracité et de la crédibilité de cette affirmation. Ce qui semble faire l’unanimité est la qualité intrinsèque des compositions. Sans aller jusqu’à dire que j’en ferais mon disque de chevet, je dois avouer (c’est Loloceltic qui va être content) que j’ai pris un certain plaisir à écouter cet album. Une bien belle surprise.