Overhead s'est fait une renommée en concert après un deuxième album ("Metaepitome") qui passe aujourd'hui pour un must, mais qui n'avait pas convaincu tant que ça le public. La scène a donc révélé cette force un brin déjantée qui n'apparaissait pas pleinement dans les enregistrements studio de ce jeune groupe finlandais un tantinet atypique et "Metaepitome" s'est alors hissé à la place d'honneur qui lui convenait.
Ce nouvel album était donc attendu avec impatience par la foule des supporters se demandant si Overhead allait exploiter la voie ouverte en proposant une sorte de "Metaepitome le retour"... Ce qui ressort dès les premières secondes d'écoute, c'est la qualité du son et l'équilibre de l'ensemble. Cette impression se confirmera par la suite car l'album a bénéficié d'une production irréprochable qui manquait à son prédécesseur. A Method ouvre le bal avec quelques notes douces comme des tintements de clochettes amenant les premiers vocaux d'Alex Keskitalo... Nous sommes en terrain connu, "Metaepitome" n'est pas si loin. Jaakko Kettunen fait vrombir ses cordes et la fureur monte : chant rageur et riffs agressifs. Et sans y prendre garde nous voila arrivés à la deuxième piste. Rythmée par une basse hypnotique, ce "... To The Madness" mérite bien son nom, il va nous entraîner vers des délires qu'Alex dira plutôt que les chanter et, comme souvent avec Overhead, les successions de passages puissants alternant avec les accalmies ne nous laissent aucun répit jusqu'au rire sarcastique qui marque la fin de ce deuxième titre.
Avec Time Can Stay le tempo est plus lent. Ce troisième titre est une ballade à la rythmique fortement martelée avec, en point d'orgue un peu avant la quatrième minute, une sorte de cascade de piano et claviers reposant sur des allers-retours de toms. Une petite bluette musicale (The Sun) d'à peine plus d'une minute sert de transition entre une première partie d'album déjà fort convaincante et une seconde qui va se révéler encore plus exaltante.
Lost Inside reprend un peu là où Time Can Stay nous avait laissés. Rythme lent mais très asséné avec montée en puissance à mi-parcours. Il y a tout (ou presque) Overhead dans ce titre : la voix écorchée et la flûte traversière d'Alex, la rythmique implacable de Janne et Ville et les superbes envolées de claviers de Tarmo. Le presque qui modérait mon affirmation est du au fait que jusqu'au sixième titre (Entropy), jamais sur cet album Jaakko ne se laisse aller à un solo comme il avait pu le faire sur "Metaepitome".
C'est par un A Captain On The Shore très symphonique qu'Overhead conclura ce nouvel opus. Les trois dernières minutes de ce titre qui en compte près de 10 sont construites autour d'un chorus de voix qui vont aller decrescendo pour ne finir qu'avec une voix féminine vocalisant sur quelques notes de piano... Le calme après la tempête. Il me faut ajouter avant de conclure que ces jeunes Finlandais ont le bon goût de remercier, dans le livret de l'album, un certain nombre d'acteurs du petit monde du prog européen parmi lesquels on peut lire les noms des Belges de Prog-Résiste et du Siprit of 66, les Suisses des Montreux Prog Nights ou les Français de Fantastiques Musiques, entre autres. L'intention est touchante et ne peut qu'ajouter à l'impression de gentillesse qui se dégage de ces musiciens ô combien talentueux.
Ce troisième album gagne en qualité technique ce qu'il a peut-être perdu en spontanéité, mais je ne doute pas que ces titres parfaitement ciselés trouvent une autre dimension plus folle au contact de la scène. Overhead est un grand groupe qui a su créer un son et un style qui lui est propre et auxquels je suis définitivement accro !!