Les suédois de Sinkadus nous servent en 1998 un album de bien belle facture qui devrait séduire les nostalgiques des années 70's.Sinkadus ne se démarque pas à proprement parler des autres groupes de rock progressif dans le sens où ses influences se laissent clairement entendre, sans révolutionner le genre. Même la composition du groupe est assez classique pour un groupe de rock progressif : tout tourne autour d'un line-up rock auquel viennent s'ajouter la flûte et le violoncelle. D'autres l'ont fait avant eux ; d'autres le feront dans le futur, n'en doutons pas.
Peu d'originalité, donc, mais du talent quand même car l'inspiration est là : les mélodies sont bien trouvées, les structures des morceaux sont basées sur la construction d'une atmosphère globalement noire et oppressante, accentuée par une production pas trop aseptisée. Les membres de ce groupe aiment de façon évidente s'attarder sur certaines atmosphères et prendre le temps de faire monter la tension, en liant des sonorités différentes ou en utilisant le contraste entre le chant masculin et le chant féminin. Enfin, le caractère essentiellement instrumental des morceaux fera presque oublier un chant en suédois qui, s'il est rare, n'en vient pas moins ternir ce qui aurait pu être un album totalement réussi.
A noter que la flûtiste, Linda Ägren, a quitté le groupe pour raisons personnelles, ce qui explique peut-être l'absence de nouvel album depuis maintenant 5 années, tant la flûte est un instrument essentiel sur les compositions de Sinkadus. Espérons donc qu'un(e) remplaçant(e) lui sera rapidement trouvé et qu'un troisième album de même qualité suivra dans la foulée.