Si The Angels présentent toujours quelques similitudes avec leurs potes d’AC/DC, il ne sont jamais tombés dans le plagiat, se contentant plutôt de garder un état d’esprit similaire et quelques riffs aux origines communes. Les 5 australiens ont une identité propre et ont réussit à faire leur place dans le paysage hard-rock en enchaînant sans faiblir les albums à un rythme soutenu tout en restant de qualité. « Night Attack » fait donc suite à un « Dark Room » qui, sans être désarçonnant pour autant, n’en était pas moins éclectique.
Changement de tableau avec ce nouvel opus plus compact que son prédécesseur. The Angels nous proposent un hard-rock sans fioriture, même s’ils savent varier les tempos. Comme à leur habitude, ils ouvrent les hostilités avec un mid-tempo hard bluesy (« Long Night »). Mis en valeur par l’incontournable voix de Doc Neeson, il est doté d’un riff efficace à situer entre AC/DC et les Stones, et son refrain est entêtant. Et c’est parti pour une alternance entre titres plus mélodiques dans le style du morceau d’ouverture, et accélérations rythmiques à base d’énergie punkisante et de riffs tranchants comme des lames de rasoir, le tout en respectant une montée en puissance générale. Il est d’ailleurs amusant de constater que leurs jeunes compatriotes de Midnight Oil auront sûrement écouté l’œuvre de leurs aînés pour s’en inspirer par la suite. En effet, un titre tel que « Fashion & Fame », n’est probablement pas étranger à l’identité naissante du combo au grand chanteur chauve.
Mais revenons-en aux précurseurs et à ce « Night Attack » qui, malgré son homogénéité, n’en varie donc pas moins les tempos avec bonheur. Ainsi, il est impossible de passer sous silence les véritables bombes à fragmentation que sont « Talk About You » avec sa rythmique en fusion et plus encore, « Nothin’ To Win » et son harmonica accélérateur de particules. Le premier cité respire l’urgence et est mis en valeur par une basse vrombissante, alors que le second est propulsé par un riff AC/DCien, rapide et sans temps mort, alors que le son live et l’harmonica déchaîné de John Brewster lui donnent un impact supplémentaire digne d’un bon uppercut. Dans le même style au rythme soutenu, le titre éponyme est quant à lui doté d’un roulement de tambour introductif qui débouche sur un tempo rageur et intense renforcé par un refrain cinglant. Un boxeur de haut niveau resterait groggy après de tel coups.
Mais pas l’amateur de musique virile qui en redemande. Et il est servi avec un « City Out Of Control » graisseux et hyper efficace qui monte en puissance après une intro volontairement brouillonne. Le riff est obsédant et le refrain inoubliable alors que le combo maîtrise parfaitement l’art du break assassin et les structures faussement simples. Enfin, « Storm The Bastille » vient conclure les hostilités avec un nouveau clin d’œil à notre cher hexagone, le groupe ayant déjà intitulé un des ses premiers titres « Marseilles ». Intro et final façon marche militaire encadre un riff aussi irrésistible qu’un rouleau compresseur et une refrain direct et accrocheur, alors que Chris Bailey réussit même à nous glisser quelques accords de la Marseillaise dans le final.
Bien que moins aventureux que son prédécesseur, « Night Attack » ravira cependant tous les amateurs de hard-rock australien direct et efficace. Tous les titres font taper du pied et l’ensemble ne souffre d’aucune faiblesse, gardant notre attention en alerte du début jusqu’à la fin. Au même titre que ses amis et compatriotes d’AC/DC et Rose Tattoo, The Angels fait parti de ces groupes particulièrement attachants de part la qualité de leur musique, mais aussi de la spontanéité et de l’intégrité de leur démarche. Voici donc un nouvel album incontournable pour tous les amateurs éclairés de hard-rock et même de rock en général.