La vie est pleine d’injustices et le monde de la musique en est un de ses tristes reflets. Et ce n’est pas Canobliss, groupe californien de San Diego, qui pourra contredire cette impitoyable réalité. Quand on pense au nombre de groupes peu inspirés qui réussissent à décrocher le fameux sésame d'un label et à se faire distribuer mondialement et que Canobliss ne peut seulement que s’autoproduire… Je le clame haut et fort, c’est du gâchis. Mais, bon, on ne va pas changer le monde.
Originellement fondé par Samson Pedroza et Chenzo Vidalez en 1997 ce n’est qu’avec le recrutement de Johan Maldonado au poste de vocaliste en 2006, que les choses sérieuses commencent pour Canobliss. Après un premier album "Liberation Of Dissonance" en 2007, le groupe nous délivre, en cette année 2008, sa nouvelle offrande musicale, "Psychothermia", sous forme d’un EP des plus méritants et méritoires.
Canobliss donne dans un néo-metal des plus efficaces à l’instar d’un groupe comme Disturbed. Un métal à la fois mélodique, racé et puissant, sans être trop brutal. Le groupe s'abandonne plutôt dans le mid-tempo, même si certains titres comme "Slingshot" ou "Pangea" sont plus particulièrement bien burnés. Le groupe nous propose même une virile ballade "Adios" qui sent bon le sable chaud du légionnaire, histoire de nous rappeler les origines latino des membres du groupe.
Les ressemblances musicales avec Disturbed sont plus que flagrantes. Outre le fait que la voix et le chant de Johan Maldonado sont fortement ressemblants à ceux de David Draiman, les deux groupes partagent ce point commun que sans leur chanteur, leur musique n’aurait pas vraiment le même impact. Et autant l’écrire Johan Maldonado est un sacré chanteur. Il suffit juste d’écouter l’excellent titre d’ouverture à deux voix, "Notorious" pour s’en laisser convaincre.
Il ne faudrait toutefois pas se méprendre sur la comparaison. Canobliss n’est pas un simple clône de Disturbed et nous propose un EP qui tient superbement bien la route. Les compositions sont inspirément bien fichues et pêchues et la production est étonnante de puissance et de clarté. Et même si la musique de qualité n’est pas toujours ce que veut écouter la majorité du commun des mortels, on ne peut malgré tout que souhaiter à Canobliss de trouver rapidement un contrat avec une maison de disques. Juste histoire de ne pas rester éternellement qu’un talent caché et cantonné à la Californie.