Qu’il est loin le temps de « Psychological Torment »... Après 18 ans, 7 albums et presque autant de line up successifs, revoici l’un des vétérans de la scène extrême Française avec un nouvel album mais aussi un nouveau label.
Dés la première plage tout est déjà là, que ce soit niveau timing, structure ou substance. Du gros Thrash Death bien produit et pas moins bien exécuté, à l’ancienne, avec les bons gros vocaux arrachés qui vont bien, la double qui fuse, les blasts qui matraquent et un six cordiste habile qui aère ici et là, la grosse sauce bien épaisse qui fait coller les nouilles dans le fond du slip.
La suite de la galette est trempée du même acier, homogène, avec quelques balles traçantes où l’inspiration de Schuldiner est frappante mais attrayante. Malheureusement ces éclaircies restent anecdotiques et le tout est bien encré dans les codes du style. Le pilotage automatique est admirablement réglé et nous remet bien dans la trajectoire adéquate dés qu’on s’approche dangereusement du gravier.
No Return, on l’aura compris, ne fait pas dans la stabilité au niveau de son personnel. Ces changements à répétition semblent devenir une habitude parisienne, le contraire aurait même peut-être été la surprise ! De là à avancer que ces incessants changements (pour ne pas dire échanges, on se croirait en plein mercato) ne servent pas les quêtes de personnalités affirmées, les entités propres, il n’y a qu’un pas que je franchis sans trembler. On ne change pas une équipe qui gagne dit-on... Alors cette nouvelle équipe gagnera-t-elle ? A en lire les réactions ici et là, il faut le croire, Manipulated Mind écopant d'un peu partout de notes dignes d’un chrono jamaïcain… Si on ne parle pas de record mondial, les annonces de meilleure performance de l’année sont tout de même récurrentes… je n’en suis pour ma part pas tant convaincu que cela. Certes No Return signe là un bien bel ouvrage mais de là à crier au génie et proclamer le meilleur album de Thrash Death Français, voilà sans aucun doute de quoi se faire retourner dans sa tombe un certain Massacra.