Non, ceci n’est pas une grosse farce, c’est bel et bien un disque qui existe et que je vais essayer de vous décrire. Le nom de l’album et ceux des titres nous mettent sur la voie : ce groupe californien est différent et ce n’est pas le rire inhumain et sarcastique ouvrant le premier morceau qui contredira ce sentiment.
Tout ici semble venir d’une autre planète. Soit on a affaire à des extra terrestres, soit ce trio Guitare/Basse/Batterie a découvert une nouvelle drogue qui lui permet d’atteindre les plus hautes couches de la stratosphère. Et pourtant, il s’agit ici avant tout de musique. Et de bonne musique.
On a affaire en fait à un album de hard progressif instrumental très original et inspiré. Les musiciens n’hésitent pas à prendre des risques et ne semblent pas vraiment avoir de limite.Le trio est souvent emmené par la basse dont le son surboosté et « sale » fait immédiatement mouche, le guitariste est capable de pondre des riffs énormes et hyper agressifs et le batteur est d’une précision chirurgicale. Quelques nappes de synthé apparaissent parfois pour enfoncer des atmosphères et on sent bien de temps à autre une certaine tendance à l’électro, notamment sur la dernière piste, le très long Apparatus.
La musique est vraiment difficile à qualifier, le riff de Jack Palance The Ninja est presque amusant, le très heavy And your Point Is ? est génial. Et que dire du sifflet qui annonce la véritable course qu’est Bad Mind Does Does Not, ou de l’étrange monologue de 10 minutes qui constitue la 11ieme piste Halation ? Mais il y a surtout Wedge Of Spite. Ce morceau, à lui seul, justifie l’achat d’un tel disque : son break à la basse est tout simplement dévastateur.
Autant certains groupes américains peuvent sortir des albums ultra pompeux, autant certains peuvent nous sembler insaisissables. Un album sortit de nulle part, étrange, rafraîchissant, osé et inspiré, qui vous tombe dessus par pur hasard, elle est pas belle la vie ?