Après une année 1980 riche de 2 albums désormais incontournables, Saxon garde le pied sur la pédale d’accélérateur et enchaîne avec « Denim And Leather » reprenant la même recette que ses deux prédécesseurs. La NWOBHM est désormais incontournable dans le paysage hard-rock et Biff et ses comparses ont bien l’intention d’y occuper une place de choix au côté d’Iron Maiden, Judas Priest, Def Leppard ou de leurs potes de Motörhead. Le groupe a participé l’année précédente au premier festival métallique d’envergure, le Monsters Of Rock de Donington et ne laisse pas la pression retomber.
La formule reste la même, à savoir une déferlante de guitares à la frontière du hard rock et du métal mélodique, servie par une paire de six-cordistes n’ayant rien à envier à celles de leurs concurrents, qu’il s’agisse de Murray et Smith chez Iron Maiden ou de Downing et Tipton chez Judas Priest. Les riffs sont efficaces et faussement simples, et font mouche à chaque titre, que cela soit dans un style proche d’AC/DC (« Play It Loud ») ou bien sur des tempos hyper rapides (« Fire In The Sky » et son solo à double harmonie).
La voix de Biff Byford est toujours reconnaissable entre mille, et le frontman est capable de pondre des paroles pouvant traiter de sujets aussi différents que la mémoire d’une vieille locomotive à vapeur remisée (« Princess Of The Night »), que sur le courage et la volonté de ne jamais baisser les bras face à l’adversité (« Never Surrender »). Pourtant, malgré cette diversité des thèmes abordés, le refrain réussit toujours à s’insérer dans notre mémoire pour ne plus en sortir. Et les futurs classiques du groupe s’enchaînent à un rythme inconcevable. Outre les 2 titres précédemment cités, nous retrouvons au programme l’incontournable « And The Bands Played On » relatant la présence du groupe à Donington sur un riff hyper accrocheur, alors que le titre éponyme est un véritable hymne au public métal et à son style de vie, doté d’un riff presque martial et d’un refrain à faire hurler les foules.
Enfin, nous n’oublierons pas l’irrésistible et catchy« Out Of Control », le rapide « Rough And Ready » à la structure à base de breaks et de reprises qui garde l’auditeur en haleine, ni le nouvel hymne biker « Midnight Rider ».
C’est donc un nouveau sans faute que réussit le quintet du Yorkshire avec un album composé de 9 brûlots tous plus incendiaires les uns que les autres. Avec cet opus, Saxon finit d’imposer son style au sein du paysage hard rock. C’est pourtant là que nous pourrions lui faire un seul léger reproche. En effet, malgré l’immense qualité des titres proposés, Saxon donne l’impression de n’avoir pas pris de risque et de capitaliser sur une formule ayant porté ses fruits sur les deux classiques précédents. Cependant, la qualité du matériel proposé est telle que nous nous laisserons bien volontiers balayer par cet enchaînement de riffs tous plus irrésistibles les uns que les autres. Après tout, quand c’est si bon, pourquoi vouloir tout changer ?