Si vous êtes un peu amateur de métal, vous connaissez probablement Michael Vescera, grâce à son passage chez Yngwie Malmsteen, à la moitié des années 90, pour les albums « The Seventh Sign » et « Magnus Opus ». Si vous êtes un peu plus pointu, vous savez sans doute que le chanteur de Loudness, ce fameux groupe japonais, c’était lui. Si vous vous souvenez qu’il fait partie, depuis toujours, d’Obsession et qu’il a gratté ses cordes vocales sur l’album de Roland Grapow, alors vous êtes carrément fans. Et si vous avez chez vous les albums sortis sous le nom de Mike Vescera Project, alors vous n’avez pas besoin de lire cette chronique-ci, car vous connaissez déjà celui-ci par cœur.
Voici donc l’ami Michael qui nous livre son premier travail solo. Comme il est aussi producteur à ses temps perdus, il l'a supervisé lui-même, dans son propre studio. Mais pour cette première, il s’est diablement bien entouré avec des membres de House of Lords, ses amis d’Obsession, Mats Olausson, le clavier (notamment) de Malmsteen et de The Ark, et une flopée d’invités, dont quelques petits jeunes inconnus bien accrochés à leur manche.
Pour apprécier cet album, il faudra tout d’abord apprivoiser sa voix assez particulière, puissante mais aussi haut perchée ; un peu comme celle de Mark Boals, voire celle de Max Bacon. Écoutez en priorité « Shine On », et si vous passez cet écueil vocal (attention, le morceau est bon, ce sont les vocaux qui sont à leur paroxysme), l’amateur de métal mélodique que vous êtes, nagera en plein bonheur.
Même si les soli de guitares sont très présents ne vous attendez pas à une copie conforme au démon suédois. Non, ici, c’est du métal varié, tendance power, qui nous est proposé. Et il est plutôt efficace. Écoutons cela d’un peu plus près ! Au tempo rapide, et aux influences classiques, « Between Heaven And Hell », qui ouvre l’album est le titre qui rappelle le plus Malmsteen. La plage titulaire est également assez enlevée, plus métal, avec de bons soli, et les riffs qui soutiennent le rythme sont très entraînants. C’est aussi le cas de « Hands Of Fate » aux guitares déchaînées, et de « Crossing The Line », dont vous ne devez pas hésiter à chanter le refrain à tue-tête sous la douche, c’est tellement bon une douche de métal !
Il y aussi des mid-tempos bien lourds, comme « Make Your Move » ou surtout « Something To Believe » qui n’est pas sans rappeler Black Sabbath période « Headless Cross ». Pour les amateurs de soli de guitare, il y a l’excellent « Pain », « Say The Word », ou encore « Hand Of Fate », qui sont sans doute les plages qui proposent les parties les plus intéressantes à ce niveau. Il y a aussi la ballade incontournable « When You’re Cryin’ », mais elle n'assure que le service minimum. On notera enfin, le travail des claviers de Mats Olausson, tout en filigrane, comme sur « Say The Word ».
Voilà donc un disque solide, certainement pas parfait, et dont les esprits chagrins décrieront le manque d’originalité, mais qui offre à l’amateur de ce genre de musique une œuvre consistante de belle qualité.