Sur le papier, tout est parfait ! Line up redoutable regroupant entre autres des membres d’Opeth, Diabolical Masquerade et Katatonia, expérience certaine après 2 ep, 2 albums plus un live sorti en 2008, bagage technique de chacun des membres maintes fois éprouvé au sein de leurs formations respectives, etc, etc... impossible d’être déçu donc, « The Fathomless Mastrey » doit être l’un des moments forts de l’actualité métallique automnale !
Si nous pensons effectivement être en présence d’un brûlot death metallique hautement recommandable lors de la première écoute de l’album, les suivantes sont impitoyables et laissent filtrer les faiblesses de cette rondelle pourtant pleine de promesses. Evidemment les mélodies imparables de « Process Of Disillumination », les claviers emphatiques de «Treasonous », le solo magistral de « Drink From The Cup Of Heresy », le growl parfait de Mickael Akerfeldt et la production impeccable de David Castillo plaident largement en faveur de « The Fathomless Mastery ». Mais la facilité dans laquelle se vautre le groupe pour structurer ses compos trop courtes et pour enchaîner ses plans sans limpidité à l’aide de transitions trop abruptes (nous sommes très loin d’Opeth) gâche rapidement le plaisir. Facilité qui prive également les morceaux de réelle substance, ces derniers reposant sur un nombre d’idées très restreint qui confèrent à l’album une durée de vie extrêmement limitée. Oui la sensation de l'automne devient désillusion, les choses se gâtent, et ce n’est pas fini …
Bloodbath est un groupe qui ne manque pas de personnalités si l’on en juge par son casting 3 étoiles mais qui paradoxalement n’a pas de personnalité propre !?!. En effet, les influences du groupe sont trop reconnaissables, trop présentes, trop évidentes, à tel point qu’il est possible de mettre un nom sur chaque riff, ici Entombed, là Septic Flesh, et Dismember puis Meshuggah. Le groupe frôle le plagiat pur et simple sur « Mock The Cross » que l’on jurerait avoir entendu quelque part sur l’un des derniers Morbid Angel, autre groupe très (mais alors trèèès !) présent sur cet opus.
En bref, comment passer d’un enthousiasme prometteur au désespoir en 11 leçons, comment se faire abuser par un all-star band de seconde zone qui se fait visiblement plaisir mais ne cherche pas à approfondir son propos, comment mieux illustrer la célèbre maxime « sans la travail, le talent n’est rien » et effectivement sans gros travail «The Fathomless Mastery » n’est que ce qu’il est : un album attrayant, bien produit, qui vous met l’eau à la bouche mais qui se révèle au final plutôt fade et sans réel intérêt pour qui connaît déjà bien les groupes dont Bloodbath s’inspire sans retenue. De là à penser que ce «The Fathomless Mastery » passerait inaperçu sans son casting bling bling…hum ?