Même s’il ne m’appartient pas le droit de juger d’une appellation, il est quand même dommage de s’appeler Already Salted lorsque le chant est uniquement en français et que cela sonne moins bien que "Déjà Salé". Groupe originaire des Hauts-de-Seine, le groupe s’est véritablement trouvé en 2001 et trouva l’inspiration de son nom dans la contemplation délirante d’un paquet de chips. On ose imaginer comment le groupe se serait dénommé si, ce jour-là, la petite sœur avait laissé traîner sa boite de serviettes hygiéniques sur la table. Même si, malgré tout, Panty Liners, cela sonne plutôt bien.
Toujours est-il que c’est fort d’un premier disque poétiquement intitulé "Enculé !", sorti en 2004, qu’Already Salted nous assaisonne quatre ans plus tard d’un nouvel opus appelé "A Vendre".
Question musique, le groupe francilien nous balance un mélange de punk métal fabrication maison, c’est-à-dire autoproduit avec les moyens du bord. Et le moins qu'on puisse écrire est que cela s’entend. Franchement, la production n’est pas vraiment terrible même si, en contrepartie, elle a ce terrible avantage de coller parfaitement au côté underground de la musique pratiquée par le groupe.
Reste que la musique du groupe est plutôt bien fichue dans son côté punk avec des petits riffs bien pensés comme sur les titres "Scarface", "Dose de Folie" ou "Si J’avais Un Couteau". Le côté moins réussi de la musique d’Already Salted est à chercher du côté des titres plus métal que punk comme "Faith Is Death" ou "Crève et Marche" avec leurs riffs primaires à l'inspiration jamais trouvée et surtout un chant et une voix punk, qui se veulent hardcore, plutôt pénibles. Et autant prévenir que le chanteur s'inscrit dans la grande tradition du punk, à savoir un chanteur improvisé à la voix, qu'on a connue quand même pire chez d'autres groupes.
Quant aux paroles, plutôt vindicatives et bien écrites dans l'ensemble, elles constituent un des petits plus de cette musique métal-punk même si on n’adhère pas forcément à leur contenu.
Au final, un album plutôt sympathique, mais vraiment sans plus. A surtout réserver aux archi-inconditionnels de musique punk, voire même de rock alternatif, estampillée « made in France ». Car, pour les autres, ils n'y trouveront à coup sûr aucune matière à contenter leurs esgourdes.