Le succès de School’s Out a propulsé Alice Cooper au sommet des hits. Le groupe va encore passer un cap avec Billion Dollar Babies, n°1 des ventes en Grande-Bretagne et aux States. Surfant sur la même vague du shock-rock, ils sont poussés en avant par leur producteur Bob Ezrin qui a flairé le bon filon. Rappelons que Bob n’est pas n’importe qui, puisqu’il a travaillé avec Lou Reed, Peter Gabriel, Kiss, et il produira le mythique The Wall de Pink Floyd. Ici, il s’investit jusqu’à cosigner plusieurs titres et pèse de tout son poids dans l’orientation musicale de l’album.
Billion $ ... est un album plein d’enthousiasme, et qui part dans tous les sens. Point commun des compositions : ratisser large ! La recherche du succès est en effet assez évidente avec des hits très calibrés comme Elected (où Alice chante comme Mick Jagger) ou No More Mr Nice Guy (où il chante comme Elton John). L’occupation du créneau “provoc” est soigneusement recherchée, à l’image d’un Sick Things assez lourdaud et de I Love The Dead, ou “comment faire le clown sur un thème gore”. Ce titre a d’ailleurs valu à Alice Cooper une réputation de nécrophile, ce qui a du beaucoup l’amuser.
Si l’album s’était cantonné dans ce registre commercial, il n’y aurait pas grand chose à sauver. Heureusement, Alice montre qu’il sait jouer de sa personnalité notamment sur Generation Landslide, poser des rythmiques terriblement efficaces comme sur le morceau-titre ou trousser de belles variations théatrales, ce qui est un peu sa marque de fabrique (Unfinished Sweet).
La qualité est donc quand même au rendez-vous, mais Billion $ ... est beaucoup moins attachant que des albums comme Killer ou School’s Out, plus ambitieux dans leur conception. Un effet classique du formatage, somme toutes !