Être un album de Deep Purple est en soi un gage de qualité plus qu'appréciable. Si ledit album se situe sur la période où officiait le fameux Mark II (a), line up considéré comme classique de l’emblématique groupe de Hard Rock, alors il a toutes les chances d’être excellent. Si en outre les albums précédents et suivants se nomment respectivement "In Rock" et "Machine Head", ne pas avoir affaire à un chef d’œuvre est juste impossible.
Chef d’œuvre ou pas, il est certain que dès l'intro effrénée du titre d’ouverture éponyme 'Fireball', Deep Purple a de sévères arguments à faire valoir. Une guitare au son toujours aussi caractéristique, un peu blues, un peu sale, complètement génial. Un orgue mélodique et vif, qui ravira les amateurs de vieilles sonorités tout en faisant bouger les têtes… Après l’ouverture virevoltante et virtuose, se pose un "No No No", plus lent et plus carré. Le résultat est catchy et les soli de Blackmore et de Lord sont suffisamment réussis pour empêcher le titre de souffrir de sa longueur.
Si "Demon's Eye" est très classique, "Anyone's Daughter" surprendra par son coté Folk et c’est bien Ian Gillan qui chante comme un vieux cow-boy sur ce titre agréable. Vient ensuite "The Mule", grandiloquent morceau qui sera plus tard prétexte à un imposant solo de batterie en concert et qui montre tout le talent de Ian Paice derrière les fûts dans une version baroque du "Moby Dick" de Led Zeppelin. "Fools" est un énième morceau groovy et brûlant, qui part vers la quatrième minute sur une expérimentation sonore aux sonorités exotiques. Le riff de "No One Came" vous apportera joie et insouciance, l’orgue de John Lord soutenant à merveille les soli de Blackmore. Inutile de préciser que chaque solo du prodigieux guitariste est lumineux de simplicité et de feeling, tout en restant énergique et rythmé. Un modèle, tout simplement. Nous reprocherons tout de même les longueurs de certains morceaux plus dispensables, notamment "Demon’s Eye" ou "Fools", pas franchement mauvais mais dont la linéarité plombe un peu un album globalement trop court.
Dommage au final que "Strange Kind Of Woman" qui aurait dû figurer dans la liste des morceaux ne soit incorporé que sur les rééditions anniversaires. Ce titre magique aurait proposé une conclusion parfaite à un "Fireball" qui manque un peu de titres forts. Malgré tout il est impossible d'ergoter sur la qualité générale de cet album. Les musiciens sont excellents comme d’habitude, la production impeccable met très bien la musique en valeur et les coups de génie parsèment agréablement l’album. De nouveau, laissons nous tomber dans le panneau et profitons du talent de ce très grand groupe…