7ème album des allemands de Squealer, « The Circle Shuts » sort deux ans après « Confrontation street » qui avait vu le groupe renaître de ses cendres après la perte de son chanteur Andy Allendörfer. Rappelons qu’à cette époque, le groupe avait changé son nom en « Squealer AD » pour marquer le début d’une nouvelle ère avec Gus Chambers (Grip Inc) au chant. « Confrontation Street » était un disque honorable certes, mais un peu linéaire et trop power thrash en raison du timbre bien particulier de Chambers assez éloigné du style de prédilection du groupe. De fait, ce dernier n’a guère eu le temps de trouver ses marques puisqu’il a été remercié juste après la tournée pour soutenir l’album.
En cette année 2008, le groupe tente donc de se remettre en selle avec d’une part le retour du nom originel et d’autre part l’arrivée d’un nouveau chanteur, Norbert Vorman.
Musicalement c’est avec un certain plaisir que l’on retrouve le Squealer que l’on connaissait dans le passé, reprenant en quelque sorte sa route où elle s’était arrêtée avec « Under the cross » en 2002. Le groupe s’affirme donc dans un style entre heavy métal et power métal avec un côté Nevermore assez affirmé. Ce coté est d’ailleurs renforcé par le timbre de Vorman qui se rapproche assez souvent de Warrel Dane donnant ainsi des morceaux semblant tous droit venus d’un album des américains suscités comme « Godlike » ou « Mask of the betrayer ».
Au-delà de cet aspect, le groupe propose quelques bonnes tueries bien thrash dans l’esprit tout en conservant le coté mélodique du heavy metal. On pensera à « The source of ignition » et son excellent refrain bien épique ou encore à « New Saviour » qui prend le même schéma avec un riff et des couplets bien thrash. On citera aussi le plus lent « Grey » aux allures de power ballade, sur lequel Vorman pose de superbes parties de chant, se montrant tour à tour sombre puis profond, habité par les paroles de la chanson.
Malheureusement, une fois la deuxième partie de l’album entamée, les titres ont tendance à se ressembler un peu, le groupe abusant du modèle de morceaux qui alternent passages thrash et passages mélodiques. Au menu des fautes de gout, « These urges » est vite oubliée et « I came for you » s’inspire un peu trop de Iced Earth sans avoir la même qualité de composition. De plus quand un titre reste purement thrash comme le bien nommé « Thrasher », on retombe dans les travers du précédent album, le groupe n’étant clairement pas fait pour ce genre et sonnant bien loin des grands du genre comme « Kreator » ou « Destruction ». On ne retiendra guère dans ce final que « Once fallen », un joli titre plus lent avec juste un refrain qui s’énerve un peu.
Squealer propose donc un album intéressant malgré les quelques faiblesses relevées. Les défauts principaux que l’on pourra reprocher à cet ensemble sont bien une certaine linéarité et peut être le fait de chercher à réaliser des compositions dans un genre qui ne leur convient pas. Car c’est bien dans un registre power métal assez épique que le groupe se montre le plus efficace…