Staind est un groupe de metal alternatif américain fondé en 1994 par Mike Mushok (guitare) et Aaron Lewis (chant & guitare). Leur dernier né, Illusion of Progress est leur 6ème album solo depuis Tormented, sorti en 1996. L’heure de reconnaissance arrive en 2001, via la sortie de leur album Break The Cycle, avec des singles tels que It’s been awhile, Outside ou Epiphany. Depuis lors, chaque nouvelle production du groupe arrive généralement en tête du billboard américain pendant une ou deux semaines.
Qu’est-ce qui fait la caractéristique de Staind ? Musicalement parlant, ils se rattachent à cette mouvance de metal, tantôt progressif, tantôt heavy et toujours « dépressif » initié par Tool ou Alice in Chains (pour ne citer qu’eux) dans les années 90. Ce qui marque également tout l’intérêt que l’on pourrait porter à ce groupe, c’est la présence d’un timbre de voix chaleureux et émouvant.
Depuis la sortie de Break The Cycle, le groupe a montré la volonté de développer des compositions plus soft, moins bruyantes, plus mélodiques et accessibles à tout un chacun. Ainsi, tant sur 14 Shades of Grey que sur Chapter V, ce sont les morceaux tels que Zoe Jane, Sor Far Away, Right Here ou Please qui sont les plus appréciés. The Illusion of Progress s’inscrit définitivement dans cette logique. Les compositions y sont plus construites et raffinées qu’auparavant.
Staind, c’est avant tout du metal au service d’une voix rare et hors du commun. Le timbre grave, chaleureux, émouvant d’Aaron Lewis fait souvent la différence lorsque la musique vient parfois à pêcher par son manque d’originalité. The Illusion of Progress offre une trilogie intéressante au début de l’album avec This Is It, The Way I Am et Believe qui marquent nos oreilles de leur empreinte. Réellement alternatif, sombre et accrocheur, le groupe a trouvé la recette du succès.
Cependant, Staind, ce n’est pas que des riffs de guitares électriques, une voix puissante et un rythme prenant. Au détour d’un chemin, il arrive que la voix et les guitares acoustiques se rencontrent pour donner naissance à quelques perles. Ainsi, Tangled Up In You nous emporte un instant loin de l’agressivité et de la rage de ce groupe aux allures de post-grunge alternatif.
Enfin, à l’instar d’Alice in Chains, Soundgarden, Pearl Jam, Metallica et autres grands noms du genre, il n’est pas rare de voir un groupe reprendre ses propres morceaux en acoustique. Staind ne fait pas exception à la règle puisque ce sont It’s been awhile et Schizophrenic Conversations en live qui clôturent cet opus. Petit bonus très appréciable qui offre une dimension de plus au groupe et à son histoire.
Au final, The Illusion of Progress n’est jamais que l’aboutissement d’un long processus commencé en 2001 avec Break The Cycle. Depuis 7 ans, le groupe travaille à dépouiller sa musique de tout ce qui pouvait déranger. Fort de leur expérience, Staind nous livre un album du calibre de la révélation qu’avait été Break The Cycle. Bref, les divers progrès réalisés ne sont pas qu’une illusion. Cet album en est la preuve irréfutable.